Formule 3 en 1: Stenton & Soza & Overeem = TT.

TT : Plus qu’une marque de fabrique, une identité : celle du gang des Tozz, qui a frappé fort durant les années 1980’s. Son parrain est toujours en cavale depuis maintenant 24 ans. Le champ d’activité de cette mafia s’étend du nord de la France au nord du Maroc, en passant par le sud de l’Espagne Andalouse. D’après certains informateurs – mais les dires ne sont que de simples suppositions- le parrain se cacherait en Amérique latine, à Panama, dans le village de Cochabamba. Le reste de sa famille serait en sécurité dans leur grand Riyad de Colombie, enfoui en pleine forêt et sécurisé par les FARC. Reste à confirmer.







mercredi 3 mars 2010

Des maux à panser...

J’ai 25 ans aujourd hui. Bon annif mon pote! Appelez-moi Stenton, Arch Stenton. Mais mon vrai nom c’est TT. Choisissez. Je suis né dans une des favelas françaises, un " bario " comme l’appellent mes collègues rifains. Une favela, un bario en France, eh ouai ! Il a fallu attendre les émeutes de l’hiver 2005/2006 pour que la France daigne prendre en compte –ou se voit contrainte de prendre en compte- l’existence agonisante de ses banlieues. Bref, chez moi, on n’appelle pas mon quartier la cité, la zone de non droit, la zup, la zep. Rien de tout cela. Mon quartier, mon bloc, ma rue, mes caves et le reste qui va avec : Tout cela forme ce qu’on appelle communément les Biscottes. Pourquoi un tel nom pour un quartier français ? Tout simplement car avant de les détruire il y a quelques 15/16 ans de cela, mon quartier réunissait une grande partie de la plèbe du nord dans deux bâtiments : les deux plus grosses barres de la région Nord, à l’époque. Deux barres de 18 étages, et bien sûr, plus larges encore qu’elles n’étaient déjà trop hautes, d’où leurs apparentes formes de biscuits… Et comme les anciens trouvaient que le quartier avait un goût sec et amer, ils le surnommèrent Biscottes, de ces mêmes galettes sèches et amères. Lesdites Biscottes ont forgé ma personnalité et celles de ses habitants, au moins autant que nos réciproques familles, histoires, succès et échecs. Les Biscottes sont ma carte d’identité, mon livret de famille. Tout y est. Ceux qui connaissent ce bario, me connaissent, nous connaissent. Ceux qui prétendraient me connaître et ne savent rien de ce quartier se trompent. Ils ne me connaissent pas, bien qu’ils le croient. A l’image des élus locaux, de gauche comme de droite, prétendant nous comprendre mais ne connaissant rien de l’essence même de ce quartier ; de ses rouages. C’est donc tout cet ensemble qui fait mon identité et celles de mes semblables. Nous y sommes donc attachés et le défendrons, quoi qu’il arrive, contre toute personne lui voulant du mal, avec la même ferveur, la même impétuosité ; et autant d’ardeur et de fougue qu’il en serait nécessaire. A suivre...

Et des mots à penser

Les Biscottes? Eh bien c'est simple, nous y vivons et nous habitons dans ses murs, dans sa rue. Je dis " dans " car on est encrés dans sa pierre et que la sève de ce quartier coule dans nos veines. Nous y respectons sa loi, et souvent, uniquement sa loi. Nous y avons subi son autarcie, et la subissons toujours d’ailleurs. Mais je vous rassure, il n’est pas dans mon objectif d’en faire le quartier le plus dangereux de France. Ce serait faux, et même sans intérêt. Aucune fierté quand je nous vois passer à la télé. Mais plutôt de la déception car ce n’est jamais pour en présenter les lauréats de l’année, mais plutôt pour y montrer ce qu’on pense être la honte de la France. Ainsi les paparazzi, de TF1 le plus souvent, font leur campagne présidentielle sur fond de reportages. A croire que le pays ne souffre que de drogues, tournantes, séquestrations et haine envers la patrie. En somme, tous les maux qu’on attribue facilement à mes rebeux et négros… car je vois beaucoup moins de reportages sur les crimes des cols blancs. Pourtant là, ce sont bien aussi des crimes. Ce sont des millions de valises pleines d’oseille qui disparaissent ; des familles entières qui se retrouvent dans la misère quand les entreprises sont " contraintes " de fermer, car Patron est en prison, ou s’est enfuit avec les caisses (la caisse officielle et surtout l’officieuse). Ps : Les plus gros serial killers et/ou pédophiles sont blancs en grande majorité ; pourtant je ne généralise jamais cela à tous les français dits de souche. Pourquoi tous les rebeux et renois passent-ils alors pour ce qu’ils ne sont pas, mais pour ce que sont une infime minorité de leurs voisins de quartiers ? Je ne sais pas. Que sais-je d’ailleurs de tout cela ? A l’image de celui qui disait " Je ne sais qu’une seule chose, c’est que je ne sais rien " (Socrate), je crois savoir au moins une chose, c’est que nos bourreaux ne savent rien… Mais il n’est pas non plus question de faire de ce récit une version moderne et banlieusarde de la petite Cosette. Qu’elle aille se faire traire celle-là ! Elle fait chialer dans toutes les chaumières alors qu’elle n’a probablement jamais existé. Moi j’existe, bordel, et pourtant… Qu’on soit triste ou désolé, qu’on ait pitié ou honte pour ce qui suit, je n’en veux pas. Je l’ai assez ressenti tout seul qu’il n’ait plus besoin dorénavant d’en rajouter. Je n’ai plus faim, je n’ai plus froid, je suis de moins en moins triste, je reprends goût à cette chienne de vie, avec un quart de siècle de retard. Elle n’a fait que me bloquer dans mes démarches, et pourtant je ne lui en veux pas plus que cela. Elle m’a souvent fait chier, fait douter, mais bon, je l’apprécie tout de même aujourd’hui. " La passion s’accroît en raison des obstacles qu’on lui oppose ", comme disait Tchèk (comprenez Shakespeare). Maintenant donc, c’est tête haute, torse bombé et fier comme jamais que j’embrasse enfin cette vie, après l’avoir trop souvent baisé ! Mais elle était chienne, qu’attendait-elle de moi alors? J' baiserai la vie jusqu'à ce qu'elle m'aime...

Il est d'origine maghréb...

Apres un quart de siécle à inspirer, puis expirer pour eviter de mourir, je me suis demandé comme beaucoup "Qui suis-je ?" "ou vais je?" "pourquoi vont ils tous là?" "pourquoi dois je faire cela et pas çà? " à quoi bon?"..Pff.. Je n ai vraiment aucune réponses à ces questions. Aucune idée. Et c est souvent le cas, on a que trop rarement la réponse au pourquoi.. Le "comment" est deja bien moins radin. Comment suis-je ? Poli. Quand bien même vous ne trouveriez pas mes dires d’une quintessence académicienne, sachez que mes amis et moi en sommes satisfaits entre nous ! Si je suis avec vous uniquement, j’emploierai les mots qu’il faut pour vous convaincre, ne vous inquiétez pas. Vous me direz, là, il n’y a pas que mes amis qui lisent, vous aussi. Et pourtant je laisse passer quelques bribes d’insultes anarchistes. Aïe ! Eh bien, ici, c’est mon espace d’expression, alors je vous emmerde, avec tout le respect qu’il se doit, amies lectrices, amis lecteurs. Quoi d’autres..? Discret ! C’est net, je le suis et m’acharne toujours à l’être le plus possible. Tantôt ferme, tantôt attentionné, souvent réservé mais pas du tout timide. La timidité est la pire des maladies dans ce monde ou la réussite passe par l’échec de ton voisin. Le timide face aux requins d’aujourd’hui, c’est comme le gnou isolé, entouré de hyènes affamés. J’essaie alors de passer inaperçu ; de me fondre dans les masses, j’aime voir sans être vu, regarder ceux qui regardent et pas ce qu’ils regardent… j’aime me perdre dans les dédales de mon cerveau. Ca ne fait de mal à personne, ça me fait marrer moi ; mais parfois ça pique la tête, alors j’arrête. Je suis bi, tri, quadri…lingues, et je l’espère bientôt polyglotte. Je parle couramment l’arabe, plutôt très bien l’anglais, mieux encore l’espagnol. En ce moment je me mets au russe et au chinois. Car demain, attends toi à ce que ce putain de désert soit dirigé soit par les Arabes, soit par les Russes, soit par les Chinois qui confirment déjà leur expansion. Et je sais surtout parler parfaitement le from’ comme on dit dans le 09. Comprenez le français –from’ étant un diminutif de fromage, à vous de saisir l’allusion- Et quand je veux ou quand il le faut, je parle très bien le français qui nous est commun. En tout cas, et là j’en suis sûr, à en mettre ma main à couper, mon français est bien plus parfait que les policiers qui tentent de me contrôler espérant tomber une fois de plus sur un analphabète de banlieusard ! Je leur en apprendrais sur l’histoire de leur France qu’ils en pleureraient tellement j’en sais sur eux. Mais ils n’en valent pas la peine, puisque nous ne valons pas la peine, nous-mêmes qu’ils nous écoutent ou tentent de comprendre, notre histoire, nos souffrances, nos attentes... " Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse " (celle là c’est sûrement de Jésus). " Ne fais pas à autrui ce que tu sais pertinemment qu’il ne fera jamais pour toi " (celle là, c’est la mienne). Et c’est comme ça que ça se passe, pas autrement...

Rencontre avec Okras

Yzokras, mon voisin plombier de palier, hongrois d’origine, m’a dit un jour, que, si je voulais rester en France, il me fallait apprendre la langue et tomber amoureux de la patrie. " Tu dois aimer le pays presque autant que tu aimes une femme, et blablabla… " " Tu sais Okras –c’est son petit nom entre nous- parfois, on n’a pas les moyens de faire l’amour, et alors on ne fait que flirter. Sans forcément baiser, bien qu’il soit possible dans certains cas de mêler baise et respect. Laisse moi flirter, peut être les sentiments viendront par la suite." Donc j’apprends la si belle langue de Molière, je fais des efforts, j’en fais même plus que le français de souche. Car, français aussi – du moins si j’en crois la carte d’identité qu’on m’a donné, que je n’ai ni mendié ni volé- je me dois tout de même d’en faire plus. " Mais pourquoi ? me rétorquait toujours à cela Yzokras. Si tu es français, alors c’est cool, tu n’as pas à en prouver plus? " " Et t’as le culot de me demander pourquoi! A toi de me dire pourquoi je me vois obliger d’en faire des tonnes en plus pour n’en avoir, dans le meilleur des cas, qu’autant que toi! " Il laissa glisser une larme et s’en alla, vexé du ton agressif de ma remarque. Il fait chier l’Okras quand il s’y met…Mais il comprend pas toujours. Il a une vue zoomée, aucun recul. Il n’a pas compris - comme beaucoup, c’est pour cela aussi, que je ne lui en tient pas rigueur – que lui, en arrivant et ces enfants en naissant ici, n’ont qu’à faire un seul effort : apprendre le français, rien d’autre, juste la langue, pas même l’histoire de la France…Rien à part la langue ! On ne lui reprochera rien d’autres. Ces coutumes alimentaires, vestimentaires.. sont les mêmes, sa couleur de peau, sa religion.. aucun complexe et la liste est longue. Moi, si je me contente de la langue, on me reprochera tout le reste. Si je connais pas l’histoire de la France, c’est que je me moque de ce pays qui pourtant me nourrit. Lui, ça veut juste dire qu’il a pas suivi assidûment à l’école. Moi, ma religion, elle gêne. Ma bouffe aussi, et les couverts ne sont pas indispensables chez moi ; pas lui. Ma couleur de peau est remarquée, pas la sienne. Je suis né ici, il est arrivé il y a 12ans. Je le trouve français. Mais moi, je ne lui suis pas entièrement, je suis " français d’origine étrangère ". Quand mon voisin fait une connerie et que son fait divers passe à la télé, il s’agit d’un crime commis par un arabe. Je sais, c’est dit autrement mais ça veut dire la même chose. Si ce n’était pas le cas, pourquoi alors juger nécessaire de dire que le coupable est un jeune " français d’origine marocaine , algérienne ".. ou même d’un " franco-marocain " ou " franco-algérien "… Si le crime n’est pas un acte de racisme, pourquoi parler d’origine. Pourquoi ne pas simplement dire qu’un français – car ils le sont- s’est comporté comme un connard, un bâtard, ce que vous voulez tant que c’est pas comme un bougnoule, envers un autre français ? Quand on ramène des médailles, c’est un français qui les a gagné, pas un franco maghrébin.. Bande de…enfin, Pensez-y. Des cours de from’ seraient donc les bienvenus dans nos cités. Mais s’il le veut, je lui propose de balayer devant sa porte en commençant par en donner dans ses commissariats. Oui je sais, il est plombier, mais quand il m’énerve comme ça, il me rappelle quelqu’un de connu politiquement qui s’occupait entre autres des commissariats. Je perds autant patience que lui quand il écoute les miens dont le peu de français peut donner parfois à pleurer que lorsque je dois répondre aux siens, dont le français n’est pas souvent meilleur… Au fait, je suis franco marocain. Peut être belgo marocain ou suisso marocain si je deviens riche et con comme certains riches et cons de l’hexagone. C’est vendeur je sais. La Cité, un arabe qui tente autant que faire se peut, une intégration grosso merdo, à la vaille qui vaille, à la sauve qui peut… J’aurai quand même appris des choses dans mon école de commerce. Vendre tout produit au meilleur prix. Le produit que je vends le mieux, c’est moi. Alors commençons par le début…

Quand les Biscottes sortent de terre..

Les Biscottes, c’est le quartier chaud du Nord. C’est la banlieue sud de Lille. D’ailleurs, le vrai nom du quartier, c’est Lille Sud. Avec Roubaix et Tourcoing, ils formeront plus tard, fin des années 1980, le triangle des Beur-mudes du Nord. On y entre, on y sort plus. On y fait son petit bonhomme de chemin, on s’y fait malheureusement parfois coffré, enfermé. Parfois on y reste allongé sur le béton, une seringue planté dans le bras, une balle logée dans l’hypophyse, la glotte découpée au cutter, etc.. Pour mourir les idées ne manquaient pas. Si vous n’en aviez pas, on vous en trouvait une. Et si vous êtes quelqu’un de bien, ce sont les lois de la nature qui s’en chargeront. Ca c’est cool, les gars bien meurent de vieillesse… enfin si tout se passe comme prévu. En 1981, mes parents auront formé leur famille, 2 autres enfants sont nés depuis. Nous sommes 4 enfants. Quatre garçons, le pied quand on habite dans ce genre de cité. Moi, je suis le petit dernier. Mon père, le Plus Grand Homme que je connaisse sur cette terre, fait parti de cette vague d’immigration des petits hommes de chantiers des années 1970, appelés depuis le Maghreb pour retaper et innover les routes françaises, les bâtiments français, etc.. De ces hommes qu’on présente comme les géniteurs de la racaille française d’aujourd’hui. Du haut de feu mon utopisme d’adolescents, je pensais que ces immigrés qui ont bâti la France, qui lui ont donné ces autoroutes, ces trottoirs, ces immeubles, ces maisons, ces sous terrains, ces égouts, ces conduits sous terrains, ces caves, qui continuent de nettoyer ces rues, ramasser ces ordures, etc., méritaient une médaille d’honneur de cette république. Je sais, j’ai des fantasmes quelque peu sordides parfois, mais je me soigne. Mais quand même, ces gens ont bâti la France, Nan ?! !? Ces gens l’ont soigné quand elle était blessée. Quand elle avait besoin d’aide, ces hommes ont répondu présents. Et aujourd’hui, c’est l’Afrique qui pleure et a besoin d’aide, et que se passe-t-il ? Je crois qu’Alzheimer a encore frappé ! Pauvre France qui souffre de troubles de la mémoire. Si jamais l’Afrique peut une fois de plus l’aider à se soigner, qu’elle n’hésite pas alors. Car au pays et même en France dans les quartiers " Benetton ", nous ne souffrons pas d’Alzheimer. Au contraire, nous nous souvenons de bien trop de choses. Pourquoi n’y a-t-il jamais eu un zest de reconnaissance, envers ces hommes. Ok, nous, leurs enfants, on peut parfois être très cons, mais on est qu’une minorité. Ne blâmez pas tous les autres qui bossent durent, et encore moins nos parents. Ils ont tellement bâti qu’on oubli que ça ne nous appartient pas et que, de fait, on n’a pas le droit de casser. Mais moi, j’ai rien eu en échange de tous ces efforts du paternel ; lui non plus, alors il m’arrive de vouloir me servir seul. Désolé si ça en fait chier certains. Moi aussi, tout ce que je vous raconte, ça me fait chier! Et on est beaucoup comme moi, à qui vos conneries font chier, bande de bras cassés ! ! Sinon, une médaille d’honneur, non ? Allez, juste une, et ne serait-ce que par intérêt ? Ces Hommes ont aidé quand même. Non ? Bon, eh bien c’est sympathique quand même de proposer 10 000 Francs pour repartir chez soi. Et je vois que cette méthode n’est pas une erreur du passé puisque le nouveau gouvernement de 2007 propose de nouvelles aides au retour. Si le but est de faire repartir les gens d’ou ils viennent, le " ministre de la carte d’identité national de Vichy " n’a qu’à rien offrir en argent, mais juste nous envoyer une photo de lui : il fait encore plus peur que Le Pen, de Villiers et Maigret réunis. Sale moche ! ! Et la prochaine fois, ne vous embêtez pas, pour les 10 000 francs d’" aide au retour ", donnez-les nous en francs CFA, sans convertir, ça suffira… Sérieusement, pas d’argent, c’est trop demandé apparemment, mais juste une lettre du président ou une médaille, un mot d’un ministre ou un stylo 4 couleurs, j’en sais rien moi, mais faites quelque chose pour ces exemplaires bâtisseurs du sol français, ces guérisseurs hors paires. L’air de rien, reconnus pour service rendu à la nation, leurs enfants se comporteraient peut être mieux aujourd’hui, la fierté du patriarche enfin reconquise. Personnellement, quand je décide de foutre la merde, le psychologue qui sommeille en moi me dit souvent que je ne me venge pas là; mais que je cherche inconsciemment à venger mon père et ses semblables. Il est pas bête ce psychologue.. Mais peu importe, on a choisi de donner les médailles d’honneur à des sportifs dont le travail est de s’amuser sur un terrain. Tout comme on a choisi de leur donner des salaires faramineux et de maintenir mon père et ses semblables à des salaires pitoyables. N’allez pas me dire qu’un footeux travaille…arrêtez vos conneries ! ! Stenton Arch, dit le TT.

Quel beau match !!

Cet argument est le mien mais, à la manière de ces mêmes sportifs, " je dois dire que " - car toutes leurs phrases commencent ainsi- je le tiens en grande partie de mon professeur de français, en classe préparatoires HEC. Celui-ci est prof agrégé, son fils a fait HEC paris, sa fille une grande ESC,… et lui est fils de prolétaire, fils d’un ancien cheminot. Autrement dit, le genre de parcours que j’admire, respecte et glorifie. Son petit fils était atteint d’un cancer à la naissance, il fallait l’opérer à l’age de 6 semaines. Pauvre enfant. Le chirurgien avait la responsabilité immense d’ouvrir ce si petit corps, d’en retirer les anomalies, de les remplacer par des greffes de nourrissons (morts en fausse couche) et de refermer le tout. Le salaire de ce chirurgien était alors de 30 000 balles, 4500 euros. Un peu moins de 5 SMIC : pas mal, me disais-je. Quand je vois que mon père devait faire avec un SMIC pour 6 personnes en France et quelques 30 personnes au pays.. Mais ce qui choquait mon prof, c’était la haute responsabilité de ce chirurgien, et ce maigre salaire qu’il comparait au salaire du PDG de L’Oréal : Quelle responsabilité a ce dernier PDG ? Rendre plus lisses les cheveux, plus bons, plus beaux, qu’ils soient plus rayonnants… Tout ça pour une fiche de paie à au moins 3 zéros de plus derrière les 4500 euros mensuels de celui qui avait sauvé son petit fils de 6 semaines. Aujourd’hui il y a trop de gens qui gagnent de l’argent sale ! Et comprenons nous bien : par argent sale je n’entends pas uniquement venus de drogues, vols, etc.. Je parle de personnes qui ne méritent pas de tels salaires. Des gars qui gagnent des millions, des milliards, alors que leur boulot ne vaut pas plus que les 960€ bien pesés du SMIC. Et en parallèle, trop de gens qui exercent des tâches vitales et rendent par leur travail des services inestimables, et le font, quant à eux pour 960€, là, à peine pesés, quand ce n’est pas bénévolement. Jamais je n’oublierais l’histoire de ce prof et du gamin de sa fille, qui a d’ailleurs été sauvé et coule des jours heureux aujourd’hui, j’ose espérer pour lui. Dans ma classe, nous étions 3 à comprendre mon prof (" mesquine, le pauvre… ") Alors que les 31 autres balbutiaient des " c’est pas pareil, pas comparables, blablabla… " Ils étaient riches, eux, mais de leurs parents. Hasard ou pas, les 3 étions " Renoi, Gaulois, Rebeu ". Oui, c’est la formule " black blanc beur " revue à ma sauce. Mais nous avions un point commun, déterminant, nous venions du même genre de cité. Ma pote renoi, Namssou, venait d’une banlieue guinéo comorienne de Dunkerque. Mon pote gaulois, Thibault, arrivait d’un barrio de Lens, dans le 62 ; et moi de Lille Sud. Enfants de smicard, de Zep, de Zup, appelez ça comme vous voudrez, nous devions affronter les mêmes difficultés d’intégration : barrière culturelle, financière, parfois cultuelle, mauvaise image qui vous colle à la peau, bref c’est tous les jours mémé qui saute dans un champ d’orties… Evénement bizarre sur le coup, c’est d’abord le gaulois qui craquera, en fin de parcours, et abandonnera ses chances de grimper un peu plus sur cette putain d’échelle sociale ! Une échelle ou beaucoup trop de marches sont pétées, abîmées, voire inexistantes. Nous ne sommes plus que deux. Là, il nous faudra être solidaires comme des siamois si on ne veut pas craquer à notre tour. " Mais t’inquiètes cousine, on y arrivera, et avec plus de mérites. La plus belle médaille nous attend à la fin : la reconnaisse de nos familles, de notre favela… " Et Boum ! El’hamdoulillah, aujourd’hui je suis classe, en costard cravate boutonnière dans mon taf ( vous en serez pas plus pour le moment) et elle, deviner : Chef de projet en communication dans une grande boite de marketing à Paris. Putain que c’est BON quand la roue tourne !!

On disait de moi...

On disait de moi, étant petit, que j’étais un enfant aux multiples paradoxes. Je pouvais être gentil et méchant à la fois, conciliant et agressif, honnête et menteur, sensible et dure. A l’école primaire, derrière le grand parking, où étaient scolarisés les enfants du quartier, mes instituteurs voyaient en moi un très bon élève, avec de bons résultats scolaires. Un élève modèle même, selon certains enseignants, calme (voire réservé), et intéressé soit disant. Ce que je ne savais pas, c’est qu’on me mentait. J’étais bon, c'est vrai, en fait, toujours premier depuis que je suis né ; mais le niveau volait quand même assez bas en banlieue. Je comprendrais ça quand je rentrerai au lycée, toujours public, certes, mais enfin, avec une concurrence venant, cette fois, d'autres milieux, différents. De quoi débattre de pleins de choses, qui, jusque là m’étaient inconnues. Mais pas de quoi me faire reculer, au contraire, j'adore clasher! De toute façon, que tu le veuilles ou non, moi, j’ai un avis sur tout, même sur les sujets dont je n’ai jamais entendu parler. Il n’y a que devant les miens que je ne m’engage pas si je ne sais pas. Eux, je ne leur mentirai jamais. Les autres, quitte à mentir, faut surtout pas que je passe pour un pauvre gars de la zup qui sait pas, déjà qu'ils pensent ça de nous en général. Mais si!! Fais pas le faux humaniste! A chaque election, c'est ce que tu me dis, et le résultat est confirmé d'années en années: les gens sont de plus en plus inquiets, pessimistes, intolérants, et ont de moins en moins de couilles! Ils ont peur de tout, surtout de l'inconnu, mais ce qui est pire, c'est qu'il n'ose pas le reconnaitre. Tout le monde détestait sarko en apparence, mais tout le monde l'a fait gagné, même la gauche, c'est dire! Cherches pas, puisque je te dit que si, toi aussi tu penses ça des mecs de banlieues, toi aussi, t'as peur quand tu croises 3 jeunes de banlieues et que t'es seul. Genre, tu changes pas de trottoirs? Arrête, toi aussi tu penses que les mecs de banlieues ne maitrisent pas autre chose que les rouages du système "D" de la vie en banlieue, le foot et le basket, et la musique.. Moi, je connais tout çà, mais je m'y connais aussi en Vieux Monbazillac, en littérature kantienne, en westerns spaghettis, et je connais même l'anatomie de ta petite soeur (t'en fais pas, elle n'a pas de vergetures, pas à son âge!) Mais dès cette époque, j’éprouve le sentiment de vouloir m’évader. Les cours ne me passionnent pas particulièrement. Ca pue en fait, on me parle de tout, et de rien, mais moi, j'entends surtout le rien. De tout, oui, sauf de ce qui m’intéresse. On me parle de l’Histoire, avec un grand "H", ca veut dire que c'est général, nan? que c'est l'histoire de l'homme? mais moi, je comprends pas, on me parle pas de la mienne, pourtant, en bien ou en mal, on en fait partie des humains je crois.. D’ailleurs, à ce moment, j’avais tellement envie qu’on parle de nous, qu’on reconnaisse déjà qu’on existe, que s’il fallait nous intégrer à l’histoire française, eh bien même en tant que responsables de tous ses malheurs : j’aurais pris.

... étant petit ...

Mais à ce moment seulement, là c'est trop tard, je ne le permets plus! Essaie pas de m’accuser de tes problèmes de régles douloureuses douce France..le pays de ma souffrance… Mais même avec des thèmes saoulants, je performe à l’école, pour 2 raisons simples : La premiére n'est pas négociable, on discute pas. Mon père n’est pas venu en France pour que moi, tel un petit con, je n’arrive pas là ou on m’attend. Cherche pas, faut absolument monter dans cette putain d'échelle sociale dont une marche sur deux est complétement pétée. Certains passeront tout de même, eh bien tu dois en faire partie! La deuxième raison est que je ne veux pas qu’on me voit comme un nul ! Même deuxième, ca m’insupporte. Etre le 2éme pour moi, c’est juste être en final, dire d'être sur la photo, mais j'aime pas etre en photo de toute manière. Pas besoin de çà pour me rapeller ce que j'ai vu ou vécu. Deuxième, c’est juste pas être le 1er, donc c'est comme être 3éme, 4éme, dernier, bref, t'es pas 1er dans tous les cas! Et ça, ça suffit pour me donner des envies de vomir ! Par contre, aussitôt que je trouve çà ininteressant et non indispensable pour ma vie future, ça se sait. En général, je proteste en n'en foutant pas une, et en finissant dernier. Tout en montrant que je pourrais performer, mais "je préfère que tu saches que ton cours sent probablement aussi bon que ton trou de balles!!"Et là, c'est comme les appréciations sur le bulletin, je mets tout en place pour que ça choque. Ainsi, en sport, quand on arrivait à l'endurance, j'étais plus lent que lorsque je marche, toujours dernier, pas avant dernier, mais dernier! Alors qu'on voyait bien, quand c'était foot, que je courais plus que tout le monde, sur tous les ballons, attaque, défense, contre attaque... de quoi faire comprendre au prof que si je voulais, je serais premier en endurance, mais tu ne m'interesses pas avec ton exercice ou tu tournes en rond! D’autant que je ne me considère pas comme plus intelligent que mes collègues, mais j’ai de grosses facilités. Aussitôt entendu, aussitôt imprimé dans ma mémoire. Jamais besoin de réviser. Je ne foutais pas grand-chose, et ça suffisait pour être un bon élève. Je ne participe que lorsqu’on me le demande, ce qui faisait croire à certains que j’étais réservé alors que je vous surveillais probablement. Ou ouais, t'as peut être raison, je devais plutôt tenter de me faire branler par ma voisine, depuis le fond de la classe et de mon slip.. 12ans, c'est bien, on est tous les 2 mineurs, elle se plaint parce que je l'ai envoyé se faire traire devant le reste de la classe alors qu'elle voulait me prendre par la main. Bein moi aussi Mme la Juge, je suis victime, je suis tout aussi mineur!! Personne ne force personne, on découvre ensemble, on est comme "Pucelle et Puceau sont dans un bâteau..." Mais quand je ne guette pas les autres gens de ma classe, j’aime laisser mon imagination vagabonder. Je vais loin comme ça, souvent jusqu’au Maroc ! Ca craint non, pourquoi je pense autant à ce pays et pas autant en bien à cette France ? Pourtant, je.. Ah nique sa mère, laissez tomber ! Ya pas de réponse de toute façon, comme depuis 25 piges..

On disait aussi...

Malgré tout cela, je suis toujours premier de la classe, et dans le pire des cas j’arrive premier ex aequo. Il n'y a que la note finale qui m'intéresse. Pour les appréciations, mon objectifs étaient qu'elles soient le plus opposées aux notes. Je faisais tout pour foutre ma merde, tout dans le vice, ah oui, j'étais pas le bourrin de la classe! C'était ma facon de dire, que je suis ton cours de merde, je vais avoir la meilleure note de tous tes élèves, mais je suis pas content pour autant: c'est de la daube! Du coup, j'étais souvent 1er de loin et obtenait mes "avertissements conduites" tant attendus. Je méritais mieux, au moins un blâme, mais que veux tu: tu vas pas mettre un blâme au seul élève qui comprend ta merde en conserve!! Les délégués poussaient les profs à ne pas hésiter à me punir, mais en vain. Pas moyen d'avoir un renvoi, une exclusion pour "mauvais comportement". C'est pour çà que je les détestais, les délégués. Tu votes pour eux alors qu'ils te promettent de faire ce qu'il faut pour toi, et une fois élus, ils n'arrivent pas au bout des exigences que tu avais fixés avec eux. Donc, sur le bulletin, jamais surpris par mes moyennes ou mon classement, mais une petite boule au ventre quant à l'appréciation. Souvent rien, souvent déçus. Même les profs n'ont pas de couilles. Je suis leur discrimination positive de l'époque (pas sur les origines, car on avait tous la même histoire). "Mais pour une fois qu'on en as un bon, on va pas le casser tout de même?" T'aurais dû, regarde maintenant, je me moques de tout, pas de limites, depuis la primaire, je te fais du chantage, et t'es vénér parce que c'est toi qui es dépandant de moi, et pas l'inverse, pauvre de vous, amis professeurs du passé... Mes parents ne savaient biensur rien de tout cela. Pour cause, mes parents ne savaient ni lire ni écrire. Ils n’ont jamais étaient scolarisés. Ca t’étonne ? Pas moi, et parfois ça me rassure, car vu le courage de ma famille, avec un brevet en poche, mon père serait devenu président du Medef, s’il le faut.. quel trahison, non! Mais il a pas le brevet non plus. Tanpis, t'en as 4 à la maison, t'as aussi 4 bacs, 4... enfin, tout par quatre, pas d'echec sa mère: si on est là, on est là, jamais à moitié, pas de figuration... Dès lors, mon père ne comprenaient pas toujours les appréciations qui figuraient sur le bulletin de notes. Seul comptait le classement final. Mon père exigeait alors de ses 4 enfants qu’ils soient toujours premiers de la classe. Alors on l’a été, tous les quatre. Comme Chirac et Sarko, à l’époque. Lui, il expose, nous on dispose ! Mais, nous, c’est sans trahison aucune... Lorsque mon frère (très brillant aussi, mais un peu moins que moi à cette époque, car aujourd’hui, il est un de mes maîtres à penser, mais je vous en parlerai plus tard de lui, moi, je ne suis rien à côté de lui: le volume I fait souvent plus mal que le Volume II…) apportait son bulletin de notes dans lequel il arrivait deuxième, mon père ne montrait que peu d’enthousiasme. Il fallait toujours être le meilleur. Obtenir la médaille d’argent signifiait pour lui avoir râté la médaille d’or. Un conseil que je n’ai pas oublié, jamais.

...de moi...

Mes parents voulaient que leurs enfants fassent des études et aient un travail " au chaud ", dans un bureau, contrairement à mon père, qui devait travailler par n’importe quel temps, dans des conditions difficiles, pour une bouchée de pain. C’est vrai en plus! Chaque soir, à l’époque, il était payé à la journée. Son patron lui donnait comme paie, chaque jour, un pain complet et une bouteille de lait ! C’est en France que ca se passe, t’imagines ! ! Bein non, imagines pas, c’est pas vrai… Je peux te dire que celui qui ose donner du pain et du lait à mon daron alors qu’il vient de creuser pour lui pendant 10h, je le butte.. Ouais, c'est 8h en france le boulot, mais mon pére voulait travailler plus alors que les travailleurs français se battaient pour une réduction du temps de travail. Ils avaient la côte auprés des "embaucheurs" les arabes de France à cette époque. Non, mon pére n' est pas sarkosyste, il voulait juste passer le moins de temps ici, ne pas immigrer pour la vie mais pour avoir de quoi réaliser ses rêves chez lui, de l'autre côté du Djbel Tarik (pareil, si tu vois pas de quoi je parle, va lire des livres sur les miens, apprends et reviens ensuite me parler) Enfin donc, pas de pain, pas de lait, une paie, mais bon… c’est plus rentable qu’au pays mais voilà, ici, c’est dépréciable.. C’est peut être aussi pour ça que les ressortissants investissent au pays et rarement en France.. parce qu’avec leurs payes, ya qu’à Tanger, Dakar ou Tlemssem que c’est encore possible d'investir directement du lourd, du béton, du mur, du solide quoi. Alors qu'ici, à part faire des sandwichs pas du tout hygiénique, on investit pas de trop.. J’étais conscient dès le plus jeune âge de la difficulté du travail de mon père. Je le voyais rentrer à la maison le soir, fatigué, usé, les mains sales, dégageant une odeur de sueur et de transpiration. Cette image me faisait de la peine: " C'est qui ce fils de pute qui, tous les jours, me rend mon père dans cet état!!" Je me suis rendu un jour, à la fin d'un des chantiers ou ils travaillait, je devais avoir 13ans. Je lui ai dit grosso modo à ce patron: "Si ces ouvriers ne sont pas moins usés quand ils rentrent chez eux le soir, tu vas perdre de l'argent chef.." "Mais t'es qui petit?" " Peu importe, penses à ce que je t'ai dit!!" Il avait l'air de s'en branler de moi. Moi, je m'en branlais pas de ce que je venais de lui dire. Tous les soirs de la semaine qui ont suivit, impossible pour eux de travailler. Des câbles coupés, des engins aux roues crevées (des putains de pneux, faut y aller au marteau et au burrin pour y venir, mais c'est pas ce qui manque dans un chantier de BTP). Des cabines brûlées.. enfin la même merde qu'aujourd'hui, en 2007, pas plus, pas moins, c'est juste qu'aujourd'hui ça arrange d'en parler plus, dire d'inquiéter plus, faute d'objectifs de campagne sincères et réels, on use de ce qui se vend le mieux: la merde! Ouais, les gens aiment la merde. Tout le monde aujourd'hui est scato. Tous des fétichistes de la merde, on la collectionne cette daube! Elle est partout, dans ta télé, dans tes courses, dans tes nouveaux trucs 'in", "en vogue" (et bientôt à la morgue?), dans tes idées, et parfois mêmes dans ton slip! D’où ma rage aujourd’hui, rage qui s’est parfois transformée en haine envers le système. C’est pourquoi je ne laisse rien passer : Pèses bien tes mots quand tu me parles, au premier amalgame je vais te scier les genous, te balancer des tonnes et des tonnes d’arguments qui te montreront à quel point tu es dans l’erreur. A quel point t'es tout en bas, et tu ne t'en rend pas compte. J’aime pas l’erreur, j’aime pas les gens qui se trompent, les " Ah excuses moi, vraiment, je suis désolé quoi, je croyais que.. " " Mais tu croies mal poufiasse ! ! " "Je t’assure que c’est pas ce que je voulais dire, je pensais que.. " " Tu pensais mal connasse ! ! ". (C'est pas mysogine, mais je sais pas pourquoi, enervé, mes insultes sortent toutes au féminin. Rien à comprendre.) Sûrement que je suis intolérant envers l’erreur : je n’aime pas qu’on s’excuse. Je préfère qu’on ne recommence plus . Je ne pardonne pas. Au mieux, je laisse passer. Il est temps de plus te gourer, de plus faire d’amalgame. France ! T’es plus une gamine, tu sais ce qu’il en est, alors te goures plus, ou je te rate pas ! ! Tu crois te servir encore pendant combien de décennies de cette excuse bidon des amalgames, de la méconnaissance de... "d'abord la reconnaissance, tu verras, il n'y aura plus de méconnaissance aprés!" Alors, fais gaffe, mets des gants pour dire enfin comme il le faut, ce pourquoi tu me convoques aujourd’hui ! Elles te serviront aussi pour tenter de te défendre si t’as la mal chance d’avoir la langue qui fourche ! ! En garde!! BiAtch!

Et les patrons voyous alors...

Compte tenu de mon histoire, que vous découvrirez peu à peu, ce qui me choque par dessus tout, ce sont les inégalités sociales. Je n’ai jamais pu admettre qu’un fils dit " de bonne famille " ait plus de chance de faire des études supérieures qu’un fils d’ouvrier ! Je ne supporte pas tes putains de statistiques qui en font la preuve ! Je ne parviens pas à contrôler ma colère lorsqu’un élève aisé réussit mieux qu’un élève d’origine modeste, parce qu’il a eu les moyens de s’offrir des cours particuliers, de fréquenter des établissements scolaires prestigieux, d’évoluer dans un environnement qui stimule l’intellect...! De toute façon, à mes yeux, ce genre d’élève n’a pas de mérite d’entrer dans une grande école dès lors que c’est un cheminement " normal ". Moi, on m’attendait pas du tout ou je suis, et si vous saviez ou je serais demain… Bref, toutes les conditions étaient donc réunies pour qu’il (l’enfant aisé) réussisse le concours. Il aurait, par contre, été anormal de ne pas faire d’études supérieures quand on en a les moyens ! En fait, je suis intimement convaincu qu’un fils d’ouvrier ferait aussi bien qu’un fils de cadre avec les mêmes armes et les mêmes conditions de travail. Par conséquent, je n’ai pas été surpris de voir, dans les différents diagnostics, que j’étais pas convaincu par ce système, mais en faveur d’une intervention forte de l’état pour aider les moins bien lotis. L’état, par une politique franche et active de redistribution des ressources, se doit d’intervenir pour corriger les inégalités sociales. Le but n’est surtout pas de mettre tout le monde au même niveau, mais d’offrir à tous les mêmes chances de réussite. Or, pour l’instant l’égalité des chances, particulièrement à l’école, n’existe pas ! Et çà me casse les reins de devoir admettre qu’un ouvrier aura plus de chances d’enfanter un autre ouvrier qu’un cadre ! Au delà de ces inégalités sociales, c’est le modèle dans lequel nous vivons, le modèle capitaliste-libéral, qui me déplaît. A vrai dire, on est pas là pour se masturber mutuellement, mais pour enfin parler cash ! Eh bien, j’aime pas la manière dont on licencie des personnes, après trente années de bons et loyaux services, sans indemnités, sans remerciements ! J’aime pas non plus que rien n’est jamais fait pour sanctionner les patrons-voyous ! Dans mon quartier, pas mal de parents ont souffert de ces patrons voyons. Après ils ont souffert de leurs enfants voyous. Puis.. bein rien pour l’instant, mais je ne doute pas que vous trouverez une autre façon de les faire payer à votre place. Car, concrètement dans la tête de ce père de famille, voilà ce qui se passe : " pourquoi, j’ai donné mon temps, et ma santé à ce patron qui m’a arnaqué en se barrant et nous licenciant tous ! Ensuite, j’apprends qu’il n’a rien, pas de prison ! Mon fils, lui, a vendu à mon insu quelques barrettes de shit (le shit ne tue pas et ne tueras jamais). Ca fait trois mois qu’il est en mandat de déposition (et je sais que je ne le verrai pas sortir avant au moins un an ! " Y a t’il vraiment dans cette anecdote une seule racaille ? Moi, j’en vois d’eux, mais une plus grave que l’autre ! Alors, vous n’êtes pas forcément d’accord, mais vous avez compris ou je voulais en venir : Ce sont eux les vrais racailles, putain !! Tous ces patrons voyous qui font bien plus de mal que les racailles de banlieue. Peut être que ca passe mieux de se faire baiser par un costard à 5 000€, que par un survêtement à 100€. J’en parlerai autour de moi, peut être que demain, les racailles de banlieue porteront ils le costume en vue de baisser leur probable peine de manière conséquente. Ca te fait marrer connard ? Pas moi. La justice est plus clémente quand on vend du licenciement que lorsqu’on vend du shit. Qu’est ce qui est le plus dangereux : planer de temps en temps ou vivre du RMI plus souvent… D’une manière générale, je ne conçois pas que les riches continuent de s’enrichir et que les pauvres s’appauvrissent. L’état doit avoir les moyens de corriger les inégalités ! Laissez les riches s’enrichir, tant que ce n’est pas au détriment des pauvres. Laissez les riches s’enrichir, et permettez aux pauvres de le devenir aussi ! Si le puits des riches leur est réservé, creusez un autre puits ou nous serons forcés de nous servir dans le vôtre ! Après, tout est simple. Ne pas s’occuper des banlieues, des campagnes, des oubliés de la société, ca vous fait peut être rien mais après ne repochez pas à des tracteurs de vous ralentir sur l’autoroute, surtout si votre voiture sort à peine d’une réparation après avoir rendu visite à votre grand mère en banlieue, pour la St Sylvestre. Rien que pour cela, je ne suis définitivement pas un conservateur ! Le TT.

Alors j' en ai fait part au Che...

Le Che m’a dit… « Je pense qu'il faut donc revenir à un système où les biens appartiennent à tous, où le droit de propriété serait banni, où l'ouvrier aurait autant de droit sur l'entreprise que le patron. Que dis-tu de ce système TT, peut-être un petit peu plus réaliste que le marxisme-léninisme: l'ouvrier garde son salaire d'ouvrier et le patron son salaire de patron. Cependant, à la clôture du bilan, le bénéfice redistribuable est répartit de façon égalitaire entre tous les salariés de l'entreprise, indépendamment du statut social. Si bien qu'un ouvrier du BTP pourrait devenir aisé au bout de quelques années et - fait nouveau et réclamé par tous les patrons du Medef - s'investir de toute sa personne dans le développement de la "firme"... A étudier plus dans le détail. » Puis, le Che ajouta… « Cela dit, il y a un petit hic dans l'idée de répartir le profit entre salariés : pour cela, il faudrait qu'ils soient donc les propriétaires de l'entreprise et qu'en cas de besoin, ils puissent réinjecter des fonds dans la boîte, donc disposer de suffisamment de liquidités pour le faire... Ah la la, le capitalisme est une pieuvre dont la tentacule, une fois coupée, est secourue par une autre le temps de repousser aussi vite. Pas d'échappatoire..» Demandant l’avis de mes acolytes Soza&Stenton, je dirais que… Tu as répondu toi même par un hic, pas petit malheureusement. Outre le fait de ne pouvoir disposer de suffisamment de liquidités pour prendre part (financièrement) à l’entreprise, il risque d’y avoir moultes autres (moins petits) hic. Pourquoi, tout d’abord, bannir la propriété privée ? N’est ce pas quelque peu idyllique si ma voiture était tienne, sienne, leurs... ? Ta maison ouverte à toutes et à tous (à toi, mes aussi à moi, aux délinquants et criminels qui ont fini leur peine, donc redevenus citoyens comme toi et moi.. ? ) Bref, la propriété privée est une bonne chose car les hommes ont malheureusement besoin de lois, d’interdits… car l’histoire nous a montré et le montre toujours d’ailleurs, qu’il n’est possible de faire autrement. Comme la démocratie, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux comme système, j’en conviens, mais c’est le moins pire de ceux que nous connaissons. Cependant, ce qui pose problème aujourd’hui, ce sont les conséquences de ces lois et droits : les gens se sont habitués au droit de propriété qu’ils en sont devenus quelque peu paranoïaques ( ici c’est chez moi, dégage !), de plus en plus individualistes (on ne dit plus que c’est la voiture familiale, mais on précise bien que celle-ci est celle de maman, telle autre de papa, etc..), renfermés derrière des cloisons de plus en plus hautes (je vais rehausser le mur de 50 cm, je suis sûr que le nouveau voisin peut nous voir) … Il aurait été meilleure que les gens possèdent ce qu’ils possèdent sans avoir à mettre en place toutes ces délimitations de territoire, de propriété… Pour ce qui est de la participation des ouvriers à l’entreprise.. est ce judicieux de laisser les ouvriers avoir autant de droits (et donc de pouvoirs de décision) sur l’avenir de l’entreprise.. car cela reverrait à la baisse l’utilité des études et diplômes. Pourquoi étudier si on peut presque en avoir autant en quittant l’école des 16 ans, plutôt que 10 années plus tard ? L’écart patron/ouvrier serait uniquement au niveau du salaire (puisque le reste est réparti équitablement dans ta proposition), quoique cet écart deviendrait minime, car en 10 ans de moins à étudier et donc 10 ans d’avance au travail, l’écart potentiel des salaires aurait sûrement été comblé, si ce n’est pas inversé. Je ne pense pas que ce soit la meilleure solution, et sans vouloir être pessimiste, nous ne sommes pas prêt d’en trouver une de sitôt. Pour ma part, ce que je pense, c’est que les premiers changement devraient se faire plutôt au niveau des mœurs, mentalités et habitudes des citoyens. Il s’agit d’intéresser les gens à ces écarts. Ne pas s’entêter à juste les réduire, mais d’abord faire prendre conscience à tous que ce n’est pas digne de l’héritage de l’Homme dont nous tenons le destin entre nos mains. Que restera t’il à nos petits enfants. Etant jeune, je partageais mes goûters (quand j’en avais ) avec mes camarades. Aujourd’hui, j’ai du remettre en place mon petit qui me disait qu’il n’aimait pas son camarade de maternelles car il lui demande de lui donner un peu de ses bonbons. Et c’est une habitude qu’il n’a pas à la maison, mais, enfant il suit le troupeau. Or le troupeau suit les consignes des années 2000 : chacun sa merde, marche ou crève, pauvre Pauvre ! C’est triste, et pire encore, c’est légal… PS : je comprends bien ton point de vue Che mais la réalité me fait de plus en plus croire que toi comme moi ( car j’aurais tant aimé que les idées d’ Ernesto aboutissent de son vivant, car il n’y a personne qui pourrait en faire autant qu’il a pu en faire) sommes utopiques, en comparaison du monde dans lequel nous vivons et du caractère « trop tard désormais » de nos idées. J’attends tes remarques sue ce sujet ou d’autres. TT, enfin une marque qui vous veut du bien.

Scolarité bouleversée...

Mes traits de personnalité découlent en grande partie de ces combats contre les inégalités. Mais, surtout, je refuse le fatalisme. Je refuse ce putain d’anesthésiant qu’on injecte en masse pour faire croire qu’on ne peut pas réussir quand on est issu d’un quartier défavorisé, jamais ! ! Ou alors, si , un peu ou beaucoup mais uniquement par le rap ou le foot. Je vais vous montrer qu’on sait mettre des costards cravates, et parler avec un français au moins aussi parfait que les « franco-français de cellule souche sans la moindre intervention in vitro ». (J’ai lutté pour la sortir celle-là et vous aurez bien compris que les cibles de ces attaques ne sont pas les « franco français », mais bien celles et ceux qui ont inventé toutes ces qualificatifs qui nous poussent tous à nous différencier et à vivre en communautés distinctes comme des connards alors que ce n’est pas le but…) L’une des qualités nécessaires pour casser cette spirale défaitiste dans laquelle sont enfermées de nombreuses personnes, notamment les gens de quartiers en difficultés, c’est l’ambition. Putain, c’est chaud d’en avoir quand on te dit que tu habites dans un endroit défavorisé, qu’on t’accordera aucune faveur, que le conseil de discipline a émis un avis défavorable sur ton bulletin … tu te demandes si t’as pas vécu dans une autre vie ou tu aurais fait des dégâts, et que celle-ci… bein tu la passes à payer pour les erreurs d’antan, de l’autre vie.. Personnellement, c’est mon caractère très ambitieux (c’est même souvent une ambition démesurée) qui m’a permis d’entrer là ou je rentre aujourd’hui, ou je suis rentré hier et ou je rentrerai à coup sûr demain, et en plus, avant toi ! Des endroits et des choses auxquels je n’étais pas destiné à la base. Car je ne me satisfais jamais de ce que j’ai ! Je veux toujours plus. Par conséquent, je n’hésite pas à entreprendre tout ce qu’il faut pour me permettre d’avancer. Dieu merci, je ne suis pas drogué, car j’aurais fait un ravage entre le manque et le « tout est permis » pour le combler… Je suis un lutteur, assoiffé, affamé, pressé, entêté, et plus que tout ultra rancunier ; dont les différents tests révéleront le caractère poussé. (Je vous parlerai plus tard de mon expérience thérapeutique.) C’est donc pas toujours évident, mais on y arrive. J’organise de façon stratégique les différentes étapes de mon ascension sociale. J’ai l’esprit très orienté « stratégie ». Je ne suis pas mauvais dans le fond. Rien de malsain à la base. Je n’ai pas non plus l’esprit tordu à la base ; et pourtant il m’est souvent arrivé de le croire. A force de.. on finit par ne plus se reconnaître, tu sais. Ce n’est donc pas voulu si je ne peux faire ce qui me plaît au jour le jour. Mais préparer aujourd’hui comme il est besoin, pour avoir demain ce que je veux. Je ne fais donc que peu de choses voulues aujourd’hui, mais sans çà, je n’ai rien aujourd’hui et je n’aurai rien demain non plus. Ya pas moyen ! Pas toute une vie autour de l’insatisfaction : 25 ans ça suffit ! Alors je fais aujourd’hui ce qu’il faut (même si ça me déplaît) pour que cela me plaise après-demain, un jour, j’ai le temps de toute manière. A la base, la vie m’a mise du côté des damnés. Mais rien de si triste, ça apporte beaucoup et tu peux pas connaître pire… «Ces difficultés entraînent une forte solidarité entre les gens» (mon père). De plus, les bonnes volontés sont nombreuses aux Biscottes, enfin à Lille Sud, les bénévoles aussi, parfois les pigeons également. En somme, du manque naissent de nombreuses valeurs que j’apprécies, genre savoir donner sans recevoir. Pas « donner sans rien attendre en retour », parce que si ya un retour, qu’est ce que tu fais alors, tu reprends ? Pas moi. Moi, c’est donner, et jamais récupérer la même chose, sinon, ça, c’est prêter, pas donner. J’y ai appris aussi à me priver pour que mon voisin puisse avoir.

...Bouleversée..? tant que cela...

Et on est tous comme çà ; c’est pourquoi, en vacances à Djerba, Fès, ou Oran, tu trouves souvent les gens accueillants, généreux… je te parle des vrais gens, pas les vendeurs évidemment ! Quitte à avoir une vie opposée de celle de mon enfance, je préfère dans ce cas, naître pauvre et mourir riche, plutôt que l’inverse. Entendons nous bien sur la richesse, elle n’est pas que matérielle, elle est surtout dans le crâne. Oh oui, c’est sûr, ça m’arrange. J’en ai plus dans le crâne que dans les poches, et Dieu sait que je commence à peser de la maille…Toi, par contre, ça t’arrange pas de trop on dirait. Alors j’entreprends. Petite explication : Voyez vous, lorsque Paul Adrien veut faire du sport, il fera du cross, de la voile…S’il aime vraiment le sport, il ira en STAPS. Il se découvre un goût pour la musique, parfait, il fera le conservatoire… ce sont des exemples complètement aléatoires comme vous pouvez le constater. Moi, quand je voulais faire du sport, c’était foot. Quand je voulais faire autre chose, mon père me disait de faire un autre sport, un autre genre du foot, ou encore du foot. « Au fait, ça te dit pas , pour changer, de jouer au foot ? » Parce que ça ne demande aucun investissement financier, si ce n’est un ballon pour 22 personnes. En général, je n’étais pas celui des 22 qui l’achetait ce ballon. Quand c’était à mon tour, c’était au frais du club de foot d’à côté. D’ailleurs, maintenant que ca va mieux, je vais peut être leur offrir un jeu de maillot pour l’équipe des petits et quelques ballons, dire de rembourser mes vols passés. Pour mes ambitions scolaires, je n’ai donc pas toujours choisi ce qui me plaisait. Alors que Paul Adrien fait année après année ce qui lui plaît, moi, je dois réagir à l’envers. Qu’est ce que je veux pour mes 30 ans ? Un boulot stable, ou on m’est reconnaissant, un salaire obèse, qui d’année en année fait des petits bébés,.. Alors qu’est ce qui peut m’offrir cela ? Parmi les différents métiers qui y prétendent, il y a le domaine du commerce. Alors je ferai une école de commerce. Que faire pour faire une école ? Il faut faire une prépa HEC. Et pour une prépa ? Un bac haut la main. Et pour ce bac reconnu? Un bon lycée… Toute ma scolarité, c’était comme ça. Au collège, je choisissais en prévoyant après la prépa HEC, etc…C’est salaud de faire subir ça à un enfant, non ? bein c’est la carte scolaire tout ça… non, là je déconne la carte scolaire n’a rien à voir, la conseillère de désorientation par contre… mais je ne parlerais pas d’elle aujourd’hui ; elle a juste tenter de m’envoyer fabriquer des gâteaux en cuivre et en zinc, mais comme j’étais premier de la classe durant toute ma scolarité au collège, je me suis douté que quelque chose n’allait pas, et j’ai quand même insisté pour aller en lycée général, comme Nico, le 3éme de la classe, Hélène, la 7eme, etc… Donc, je n’ai fait que des choses qui ne me plaisaient pas forcément mais qui me dirigeraient 10/12ans plus tard vers mon Saint Graal : ma grosse bedaine, et mes grosses poches pleines d’oseille ! Comment çà, pourquoi je parle que d’oseille ? Tout simplement parce que c’est la seule chose qui me manque, j’ai mes diplômes, ma thérapie est terminée (patientez vous dis-je, vous en aurez des détails, plus tard, plus tard…), on est fier de moi partout ou je vais, je suis aujourd’hui plus fort que tous mes ennemis, en tout point. Bref, ça roule pour moi et ça commence donc à rouler aussi pour celles et ceux qui m’entourent. Arch et le TT.

Discrimination politiquement correcte...

Mon adolescence a été une période difficile, comme pour beaucoup d’ados. Elevé dans le quartier des Biscottes de Lille-sud, je prends vite le chemin du vice, qui, en général, mène lui, à la délinquance. Depuis la primaire, en passant par le lycée… j’ai fait tout ce qui vous fait peur ou fantasmer…C’est du passé. Toujours est-il qu’à cette époque, nous voulions nous amuser et commencions à vouloir entrer dans les discothèques. Moi, je rentrais partout avec ma 2è bande ; tout de blond vêtus, qu’ils étaient. Mais jamais, avec mes potes de quartier, nous n’avions réussi à y pénétrer. Chaque fois nous nous faisions refouler, sous prétexte que nous n’étions pas des « habitués ». Ces enfoirés de « rentreurs » me voyaient tout le temps et me laissaient rentrer. Mais aussitôt que je tentais avec mes amis de quartier, Blocage ! Et surtout, ce qui me tue le plus, c’est encore cet absence de prostates qu’ont ces videurs : jamais on ne m’a dit NON en me regardant dans les yeux ; genre on te connaît pas. Et quand je reviens avec des gens, dits « rentrables » (si tu le dis, peut être mais ceux là ne sont pas solvables, alors que ceux que tu refoules, paient une bouteille par personne…du moins chez les miens), je passe avec un sourire de putain de la part des mêmes videurs/rentreurs ! Et quand je le leur dit à ce moment que « la dernière fois, tu te souviens, tu m’as pas laissé alors que… » La réponse est toujours la même, « je t’ai pas vu » A ce moment, j’ai presque envie de les lui crever, ses yeux, pour pouvoir le croire la prochaine fois qu’il ose me dire, j’ai pas vu, bla-bla-bla.. Petit enfant de pute ! Effectivement, ils s’arrangent tout le temps pour ne pas te regarder dans les yeux quand ils te refoulent et que tu restes cool, pas méchant. Mais c’est parce que tu as refusé de regarder en ma direction que tu m’as pas vu, pourtant je t’ai parlé à bout portant, ma bouche à 20cm de ton oreille, sale bâtard ! Et le bâtard au sens propre ; il sont forcément délaissés ces gars, quels parents laisseraient leurs enfants tourner ainsi ! « Il n’y a pas de sous métiers. » Quoi ? Si, au moins un : videur d’origine maghrébine ou africaine, en discothèque, en France. Un véritable « boulot de chien ! », fait par une bande de chiens. Quoique j’ai appris qu’il y avait des chiens fiers. Et ceux là ne sont pas des videurs, bien qu’on en use aussi pour monter la sécurité. Sale bougnoule ! Ah ceux-là, c’est sûr, je peux les traiter de bougnoule, ca leur va bien… Refuser l’accès à ses semblables, laisser entrer des français dits « de souche », exécuter les ordres de n’ouvrir les portes qu’à un tout petit nombre de jeunes issues de l’immigration, et dire aux recalés, droit dans les yeux, sans aucune gène ni aucuns remords, « désolé, c’est pour les habitués. » ou « ce soir, c’est complet les gars. » Déjà pourquoi nous, tu nous dis « les gars » et pas « messieurs » comme ceux qui entrent. C’est quoi çà, genre on est potes, on se comprend… Moi, je ne te connais pas, on est pas potes., et le moins que je puisse dire, c’est que je ne te comprends pas ! J’aurais tellement aimé pouvoir être un « habitué » avec mes potes de quartier, pouvoir entendre mes potes saluer le videur par son prénom, serrer la main des barman, claquer des bises à tout va, etc… mais jamais on m’en a laissé la possibilité. Je ne me suis amusé, en France, en boite, quasiment qu’avec des camarades de cours, jamais avec mes amis d’enfance, mes amis de tous les jours…

..."Marlich".. ou MagLight..?

Heureusement, il y a l’étranger. Nous, de Lille, c’était les boites de Belgique, puis Londres et Maastricht. C’est bien mieux que ce que j’ai vu à Lille. Mais quand même pourquoi ? Pourquoi devoir se taper tous ces détours pour obtenir des choses auxquelles tout le monde est censé avoir droit ? Sans doute parce que les clients français ne veulent pas de nous, mais aussi parce que certains jeunes beurs passés avant nous ont laissé une mauvaise image, probablement. Alors, on ne me fait pas confiance, moi qui ne demandais qu’à m’amuser et me distraire. Quelle humiliation ! Après s’être vu refuser l’accès trois ou quatre fois dans la même soirée, on se sent humilié, rejeté, exclu ! On se sent un sous homme ! Et pourtant, qu’avons-nous de moins que ces blondinets qui entrent devant nous ? Ce qui est sûr, c’est que nous sommes aussi bien habillés, aussi bien éduqués, aussi bien accompagnés, … mais aussi un peu plus bronzés et un peu plus frisés ! Le pire, c’est quand l’obésité de ta poche ne suffit pas ! Combien de vigiles sont corrompus. Combien de billets de 50€ avons nous glisser mes potes et moi pour entrer… On les compte plus. Mais parfois, il y a des vrais hyènes : pas moyen, quelque soit les moyens. Après de tels refus, il est très difficile de garder son optimisme et son sang-froid. Un sentiment profond d’injustice s’empare de vous. Ce sentiment se transforme en haine pour moi, lorsque c’est un « beur » qui vous refuse l’accès. car tout est fait exprès. L’arabe et le Noir effraient, alors on les met à l’entrée. Bein quoi, ils sont plus nombreux dans ce milieu, non ? Et c’est pas qu’ils sont plus à vouloir faire ce métier, c’est juste qu’on les préfère. En plus de faire peur, ils peuvent te répondre mal, ça ne sera jamais pris pour du racisme : il est comme toi. Alors qu’il y en a beaucoup des « blancs » sans emploi, costaud et qui aimerait être vigile en boite. Sauf que, il fait moins peur que le Noir ou l’arabe, et s’il répond autoritairement à un mec d’origine (nord-) africaine, il peut répondre plus tard pour « propos à caractère raciste » Jamais je ne pourrais exercer ce métier, quand bien même mes parents, mes frères, mes sœurs et mes enfants meurent de faim ! Jamais je ne vendrai mon honneur et rabaisserai mon semblable pour satisfaire aux ordres racistes d’un patron de discothèque, ou d’une clientèle raciste, qui viderait les lieux si le gérant décidait de laisser entrer tous les français, sans exception, ayant la tenue correcte exigée…! Après les refus, c’est la déception. La désillusion totale. La chemise achetée dans l’après-midi n’aura pas servi ce soir là. Retour à la case départ, le quartier. Nous terminons la soirée dans la voiture à discuter. Au risque de finir avec une balle dans la tête comme cela est malheureusement déjà arrivé. (Que la paix soit sur leurs âmes, à tous.) Qu’offre-t-on à ces jeunes ? A quoi avons nous le droit ? Comment parvenir à se calmer après de flagrantes injustices ? Comment redonner de l’espoir ? La réalité est qu’il fallait ne pas nous laisser entrer pour permettre aux clients réellement habitués, des gosses de riche (qui, en plus, sont plus avares que nous), de s’amuser. Il fallait nous tenir à l’écart pour ne pas les déranger. Le sentiment d’humiliation provoqué nous poussait à la révolte. Cette révolte se transformait en haine lorsque c’était un maghrébin ou un black, un des nôtres, et c’était souvent le cas, qui nous en empêchait l’entrée. Nous étions révoltés, comme dirait feu mon thérapeute. La délinquance était alors un moyen de montrer que l’on existait. Un moyen d’attirer l’attention sur nous. Je pense même que c’était un appel au secours, un appel à l’aide… Quelle aide ? Tu parles.. Aides toi, le ciel t’aideras, qu’on dit bien souvent. Si vous ne nous aidez pas, il ne faut pas ensuite s’énerver si la situation se dégrade. Ces soirs là, les videurs auraient mieux fait de nous laisser entrer. Au moins, on étaient enfermés pendant 4 à 5 heures, sans faire chier personne. Mais, en nous laissant 4 à 5 heures dans la rue, tu comptes tes dégâts le lendemain, et tu pleures toutes les larmes que tu voulais me faire pleurer la veille. Mais nous, on pleures pas, jamais. Et c’est peut être ça le problème. Souvent énervés, mais les bras ne sont et ne seront jamais baissés. Bande d’Enculés ! ! Tendrement, Le TT.

Le « jeune » est-il un enfant dangereux ou en danger..?

Force est d’abord de constater qu’il est nouveau aujourd’hui de parler d’enfant dangereux, alors que nous avions l’habitude d’associer au mot enfant plutôt des termes du type : irresponsable, sous tutelle, sous la responsabilité de… So what’s happen, then ? De ces enfants dits « dangereux », la société doit-elle se protéger ou les protéger en leur fournissant l’éducation qui leur est due ? L’ordonnance de 1945 privilégiait l’éducation ; la loi Perben tranche pour la sanction et un enfermement renforcé. Comment ne pas être frappé par l’augmentation, le rajeunissement et l’aggravation de cette délinquance ? Comment ne pas voir qu’il y a un défi fondamental pour l’action publique ? Pour y faire face, plusieurs mesures d’ores et déjà appliquées : augmentation du nombre de places depuis la loi Perben, possibilité de prendre des sanctions éducatives depuis l’âge de 10ans, placement en détention provisoire ouvert à toutes et tous dès 13 ans,…(venez nombreux tester nos nouveaux services). Autrement dit, dès 10 ans, certains sont potentiellement repérés par leurs faits divers et autres exactions ; et craignent un enferment des 13 ans (et plus à partir de 16ans, comme cela l’avait toujours été..). On nous parle d’impunité, mais de quelle impunité parle-t-on ? Alors que 87% des affaires de mineurs sont poursuivies, contre 28% concernant les majeurs. Quelle est la priorité donné à la prévention? Il y a aujourd’hui 94,7 policiers pour 1 éducateur… Qu’est ce que j’en pense ? Les centres enfermés ( accès possible des vos 10 premières bougies) ne règlent rien au problème de la délinquance et de la violence, bien au contraire, ils en créent. Ils sont inefficaces, déstructurants et destructeurs. « Mieux vaut encore la prison, disait Thierry Baranger, juge des enfants, car les procédures y sont plus claires et plus protectrices des libertés individuelles que ce qui pourrait être mis en place dans ces centres. » J’ajouterai à cela qu’en 28 pages du projet de loi, le mot prévention n’apparaît qu’à deux reprises. Certes, personne ne conteste l’augmentation globale de la délinquance des mineurs de 79%de puis 10 ans maintenant avec un pic de performance lors de ma propre adolescence, de 1994 à 1997. La loi Perben ne se contente pas de durcir des méthodes déjà existantes, elle modifie profondément notre regard sur les jeunes délinquants. Car enfin, quoi ? Avant, les actes de délinquance étaient considérés comme la manifestation d’une souffrance. Aujourd’hui, ils sont pressentis comme une menace pour la société qui appelle une réponse sous forme de sanction. On s’intéresse moins aux raisons de l’acte et plus au coût de cet acte dont on ne veut pas comprendre l’origine. Les délinquants mineurs étaient considérés comme des adultes en devenir, des personnalités en train de se construire. Dorénavant, ils sont perçus comme formant un seul et même bloc, une masse incontrôlable et dangereuse qui, parce qu’elle a peu de chance d’être amendée, doit être isolée. En somme, la philosophie même de l’ordonnance de 1945 est renversée… A suivre...

Rappel des délinquances passées..

A l’image du gamin pauvre et vagabond de la monarchie de juillet, le second empire a substitué celle, plus inquiétante, du mineur criminel, irrécupérable. Le regard sur le délinquant est de plus en plus hostile,, la peur sociale supplante alors la pitié. Et l’heure n’est plus au projet d’éducation, mais au châtiment et l’enfermement. A la fin du XIXème siècle, un courant plus libéral tente de substituer à la logique du coupable à punir celle de la victime à protéger. Une belle idée, peu relayée dans la réalité car sévissent encore les bagnes pour enfants, à la discipline de fer et aux brimades corporelles sévères, parfois cruelles. La révolte du bagne de Belle-île-en-mer, en 1934, commence à faire douter l’opinion publique de l’efficacité de ces traitements. Puis, vient la guerre, l’ordonnance de 1945, qui supprime ces bagnes au profit de l’action éducative, y compris en milieu ouvert, et crée un corps judiciaire et administratif spécialisé pour les mineurs. Trente ans plus tard, malgré la loi de 1970 sur « l’ enfance en danger », la critique de cet esprit éducatif commence à se faire virulente. C’est là qu’apparaissent des centres fermés, d’inspiration carcérale. Ils seront vite supprimés… mais l’idée restera dans la tête de tous les ministres de l’intérieur… Fin des années 1970, sont votées les lois Sécurité & Liberté d’Alain Peyrefitte, puis même la gauche adhère petit à petit à une politique plus ferme. En multipliant les centres éducatifs renforcés (CER), inaugurés par Jacques Toubon en 1996 (dont sont étrangement inspirés ceux d’aujourd’hui..), puis en créant en 1999, des centres de placement immédiat pour les mineurs. Après un siècle et demi de bataille, puis une vingtaine d’amendement apportés à l’ordonnance de 1945, il est clair que le balancier penche à nouveau du côté répressif. Il ne s’agit plus de protéger l’enfant, mais bien de s’en protéger.. D’autant que s’il est tel qu’il est, c’est en grande partie car il vit dans tel monde, et ce monde, ce n’est pas cet enfant qui l’a rendu si dangereux, enfin voilà… Et nous ne sommes pas les seuls à tendre vers ce dangereux système.. La plupart des pays d’Europe placent de plus en plus facilement, et pour des durées de plus en plus longues, des enfants en prison. S’inscrivant dans un contexte d’économie libérale, et à l’instar des Etats Unis, ils rétablissent le pouvoir dissuasif de la sanction. Leur problème n’est plus de savoir comment on peut réduire la propension des jeunes à faire une connerie, mais à essayer de limiter les conséquences sur les victimes. Autrement dit, les enfants sont, aujourd’hui, dans ce domaine comme dans d’autres, considérés de plus en plus comme des adultes. To be resolved...

Mais qui sont ces jeunes alors..?

Alors qui sont ces enfants, ces enfants impossibles ? Je dis bien enfants et pas adolescents, d’abord parce qu’ils sont de plus en plus jeunes,ensuite parce que même plus âgés, ils ont beau se planquer derrière un personnage de gros dur, ce qui frappe très vite aussi, c’est leur immaturité affective, avec une détresse à fleur de peau devant la vie qu’ils se préparent, sans espoir. Alors souvent, ils se réfugient dans la toute puissance infantile, celle de leur imaginaire d’enfant, ou tout est possible, mais cette fois, ils ne rêvent plus, ils passent à l’acte pour de vrai, à l’heure ou le remaniement pubertaire déchaîne les pulsions. Ils passent à l’acte, tout simplement car ils n’attendent plus rien de personne. A défaut de réussite scolaire (déjà réorientés vers des voies de garage), à défaut d’espoir dans des lendemains qui chantent, ils ne comptent que sur eux-mêmes. Pour échapper à la grisaille, au vide quotidien qui n’en finit pas de s’étirer, sans projet, sans espoir, sans ailleurs, c’est la débrouille, la magouille, l’embrouille, le business, et les autres casses. A qui revient-il de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, qu’il y a d’autres alternatives. Car c’est un pari auquel il faut croire si on ne veut pas se laisser gagner par la morosité et l’ennui, voire parfois la haine contre ces jeunes qui, au passage, ne gratifient pas. Car en apparence, ces jeunes ne vous demandent rien, mais contrairement à ces apparences, je peux vous dire que ce sont eux qui sont le plus en souffrance...

...Phénomène de la patate chaude...

L’ados impossible, c’est celui dont personne ne veut, mais c’est surtout celui qui ne veut rien. On ne veut pas de lui, et il ne nous veut pas. A peine admis quelque part, l’institution veut s’en débarrasser. C’est le syndrome de la « patate chaude », ce qui laisse entrevoir un certain refus de se laisser entamer par cette souffrance destructive et auto-destructive. La patate chaude qu’on se refile, avant même d’en retirer la première peau, avant même de savoir de quelle chair blessée elle est faite. Cette patate, c’est un enfant en souffrance, et elle brûle, mais ce qu’on oublie, c’est qu’il se brûle aussi, il brûle ce qui l’entoure, mais aussi de qui appartient au domaine public, donc ce qui lui appartient : bus, foyer, salle de sport, cabine téléphonique.. L’agression se retourne contre eux, elle est suicidaire. S’il en est ainsi aujourd’hui, c’est qu’autrefois cet enfant fut maltraité, ou plutôt traité mal, physiquement ou psychologiquement : Abandons, rejets, violences, indifférence ou amour étouffant. Souvent des liens en manque, entre parents et enfants. Pour reconnaître autrui, il faut d’abord se reconnaître, il faut avoir été reconnu. Si la détresse est là, elle est enfouie, archaïque, ils la recouvrent – pour s’en protéger – d’une chape de plomb, ils la bétonnent. Et cette détresse ignorée qui n’émerge pas comme affecte. Ils ne sont pas déprimés, ils ne sont pas angoissés, ils n’accèdent pas à la culpabilité – c’est ce qui les rend inaccessible. Ces enfants là ne demandent rien, ils prennent. Ils n’accèdent « pas au gré à gré » mais sont restés au stade de l’enfant, celui du « gré ou de force ». ce sont des enfants qui n’attendent rien de l’autre, à force d’avoir trop attendu, pour rien. Leur confiance, celle qui fait que tout nouveau-né est dépendant de sa mère, qu’il lui doit tout dans les premiers mois de sa vie, s’est transformée en défiance. Ils ne savent pas qu’ils souffrent, parce que leur douleur psychique est absorbée dans la haine de l’autre, le rival qui respire son air, celui qui posséderait ce dont il manque. L’angoisse est consciente, déplacée sur un affect de haine de l’autre et d’eux-mêmes, pour s’évacuer dans les passages de l’acte. Lui ou moi.. L’autre possède ce qui lui manque : l’objet volé, c’est l’objet magique, le trésor rapté à l’autre supposé détenir ce qui lui fait défaut, l’objet-bouchon, qui va imaginairement le réparer en effaçant ses blessures et ses désillusions. Mais comme cet objet ne suffit jamais à remplir le gouffre des carences affectives, on assiste souvent à l’escalade de l’action. Ils agit, en mal, pour son bien, alors qu’il ne vit pas et ne ressent jamais assez ce bien. Jusqu’à détruire cet objet même qui ne suffit pas. On le voit, ils se détruisent eux-mêmes en détruisant leurs propres lieux de rencontres. Par ce comportement, celui qui ne manque pas est intimidé et comble ainsi quelque peu le besoin de reconnaissance dont il manque. Ils détruisent car ils pensent qu’ils n’ont rien à perdre, aussi ils espèrent gagné autrement. Ils espèrent échapper à ce Rien qu’il croit être, en essayant de vivre le Tout. Putain, qu’est ce que c’est mal foutu dans nos têtes ! Le TT : juste pour son quartier!

Et toi alors...t en es ou pas?!?!

Deux cents jeunes de Lille-Sud font la chasse aux dealers... Samedi, des jeunes d’une cité populaire, soutenus par la population, s’en sont pris violemment aux trafiquants de drogue qui sévissent en toute impunité dans le quartier depuis plusieurs mois. CERTAINS prétendent que c’est une tentative de viol, dont aurait été victime une jeune fille de la cité, qui a mis le feu aux poudres. D’autres disent, que depuis un moment déjà, parents et enfants avaient décidé de réagir. Toujours est-il que, samedi, les trafiquants de drogue, venus faire leur commerce au milieu du quartier de Lille-Sud, sont repartis en courant, poursuivis par deux cents jeunes déterminés, pour la plupart d’origine immigrée, armés de briques, de cailloux, de planches en bois et de barres de fer. Soutenus et même encouragés par les habitants de ce quartier populaire de la grande ville du Nord, ils ont veillé une partie de la nuit, suspectant la moindre voiture. Hier matin, ils étaient toujours là. Toujours armés. Toujours soutenus. Toujours encouragés. Et surtout, prêts à raconter combien la drogue empoisonne leur vie ; comment, subitement, ils en ont eu assez de ne jamais voir la police intervenir. Chacun parle pour soi, parce que personne ne veut d’un leader. Craignant la « récupération », ils disent qu’il n’y a parmi eux « aucun mouvement, aucun parti ». La majorité n’a pas même seize ans. Près du terrain vague où s’élevaient, il y a peu de temps encore, deux longues barres d’HLM baptisées « Les Biscottes », ils parlent de ces « clandés » qui utilisent Lille-Sud comme un supermarché de l’héroïne. Ils l’affirment : les dealers sont quasiment tous des clandestins. Des gens venus d’Algérie, comme leurs parents, mais aussi de Belgique, d’Italie ou d’ailleurs, dans l’espoir de faire beaucoup d’argent en revendant de la drogue. Cet argent facile qui leur permet de frimer en BMW ou en "Mercos" entre les immeubles délabrés de la cité. "La police ne fait rien: on est obligé de faire son travail. Par contre, le 5 du mois, ces mêmes condés se satisferont de recevoir leurs salaires, mérités n'est ce pas? ou pire, ils nous laissent faire le sale boulot; et comme à l'époque: c'est encore nous en 1ére ligne. Eux s'accapareront la victoire et les remerciements des authorités une fois tout revenu dans l'ordre. Qui sera en prison? Pas les dealers: puisque nous, nous les envoyons à l'hopital pour un moment. Alors qui? Faut bien des statistiques, non? Eh bien ceux d'entre nous qui se feront arrêtés pour "outrage à agent" quand nous leur repprochons de ne pas agir, alors qu'il est de leur devoir de le faire; bordel de merde!! Ou nous, toujours, pour "incitation à l'émeute, en bande organisés, blablabla..." Bande de bras cassés!!" nous confie un jeune de la cité. Il ajoutera même: "Si j'ai l'air de m'y connaitre en droit, détrompez vous, je n'ai fait pas d'études de droit, mais malheureusement, c'est pas la 1ere ni la derniere qu'on essaiera de nous la faire à l'envers". Je resterai en contact avec ce jeune qui préférera garder longtemps l'anonymat. Aujourd'hui, je peux juste vous dire qu'il me fait l'appeler TT et cela suffit pour le contacter. Aux Biscottes, tous savent qui se cachent derrière TT. « Les Biscottes » étaient donc devenues leur territoire, celui des dealers d'heroine, de cocaine; meêm pas de hashich dans ce quartier, du moins on n'en trouvera pas pour un usage de consommation, mais il y en a surement en grosse quantité pour d'autres traficants, qui , quant à eux, sont intouchables. On me confiera que cette drogue ne tue pas comme les autres, et que le shit, ici, on le voit pas, on voit pas dess toxicos venir pour s'en procurer: Les grands font leurs affaire avec morale et respect; personne ne voit, ne subit, ou n'en patit. Un autre jeune me dira, concernant les dealers de drogues dures qui sont aujourd'hui pourchassés: « Chaque jour, ils s’installaient sur le terrain vague et attendaient les clients. » Convaincu qu’ils n’oseront jamais remettre les pieds ici après les incidents de la veille, il parle déjà des dealers au passé : « De toute façon, s’ils reviennent, on remettra çà, ils font pas le poids. D'ailleurs, mieux vaut pour eux de subir et de partir. Si, par malheur, l'un d'entre eux toucher un poil de l'un d'entre nous, c'est pas à l'hopital qu'il va se retrouver, mais dans un fossé,par là, derrière. Avant sa mére, c'est les Experts et la balistique qui le toucheront! Maintenant, c’est comme ça ; on va faire la loi ! » Comme pour prouver que ce ne sont pas là des paroles en l’air, il jette un coup d’oeil sur chaque véhicule qui passe. Au cas où. Un jeune rouquin, connu pour être un toxicomane et aussi un revendeur et un rabatteur, arrive dans une Audi blanche. Il s’approche un peu trop près du groupe, et surtout de l’endroit où habituellement les toxicomanes viennent acheter leurs doses. Immédiatement les pierres fusent, cassant les vitres de la voiture, touchant la tête du conducteur qui s’enfuie de peur d’être lynché. Dans leur colère, les jeunes ne font pas de différence : « Toxicos et dealers, c’est pareil. Si les uns s’en vont, les autres suivront. Comme vous dites, c'est l'offre et la demande: sans l'un, ya pas l'autre!» Un autre me confie: « On en a ras le bol de la dope. Ici, les petits ne peuvent même plus jouer dans les cages d’escaliers, dans l’herbe, partout, il y a des seringues et des tas de trucs dégueulasses. On ne voulait pas leur taper dessus. On voulait juste qu’ils aillent faire leur business ailleurs. On leur a dit. Ils se sont moqués de nous. Maintenant ils savent à quoi s’attendre. » Autour de lui, les autres acquiescent : « La police, elle n’est même pas venue. Elle ne vient jamais d’ailleurs, c’est là le problème. On l’a appelée des dizaines de fois et elle ne s’est jamais déplacée. Les flics nous disent de régler nos affaires tout seuls. » Une attitude qui a poussé les jeunes de Lille-Sud à se sentir investis d’une mission : « Puisque personne ne le fait, c’est à nous de faire le nettoyage en virant la racaille de sarko. C'est les riches de Sarko qui viennent ici taper la C, c'est pas nous les racailles, nous on connait que la fume.» Les autorités paraissent leur donner carte blanche. Leurs parents les encouragent. Leurs voisins les applaudissent. Comme ce couple blond qui dit : « C’est génial ce qu’ils font ! On n’osait plus sortir de peur de se faire agresser par des drogués, maintenant on voit que les jeunes Arabes de la cité sont vraiment bien. » Des jeunes cherchent-ils ainsi à casser l’image de l’immigré assimilé au délinquant ? « On en a marre d’être traités comme des voyous, explique l’un des plus âgés. Peut-être que maintenant les gens comprendront qu’il y a des bons et des mauvais partout. » « On a déjà assez de problèmes, il faut éviter que la drogue s’y ajoute », disent-ils encore. A Bernard Roman, adjoint au maire de la ville, venu discuter avec eux hier, ils ont dit leur malaise. Agressifs. En colère. Ils lui ont fait savoir qu’ils ne se contenteraient pas de « belles promesses » et demandent que les « responsables politiques fassent leur travail ». Et réclament, tour à tour, des terrains de sport, des panneaux de basket, des endroits où se réunir, la réhabilitation des immeubles de la cité qui tombent en ruines. « Mais pas un lifting, de vrais changements », dit Le TT. On veut des trucs qui vous donnerais à vous et à Mme Le Maire envie d'habiter ici. C'est pas ce que disait Mamie Ségo: je veux pour les jeunes ce que j'ai voulu et eu pour mes enfants. Eh bien chiche Mr Roman. N'était-il pas écrit sur vos affiches de campagne: Pour nous, c'est elle. Alors si vous etiez d'accord avec elle, montrez-le. Donnez nous ce que vous donnez à vos enfants" « En commencant par du boulot d'abord, pour manger à sa faim de maniere licite; plus être obligé de racheter moitié prix de la bouffe tombé d'un camion de livraison de Grandes surfaces... », ajoute un autre, bien remonté visiblement contre l'adjoint au maire. A suivre.. CATHY CAPVERT. Journaliste indépendante au CCAS, Lille.

Nowadays.. j en rie: Vos papiers s'il ne vous plait pas...

" Bonjour Monsieur, contrôle de police, veuillez coupez votre moteur, placez les clés de manière visible sur le pare-brise et me présenter les papiers du véhicule. " " Ouah ! Carrément ! Et tout ça en même temps monsieur le policier.. ? " Pas de réponse de l’homme à moustaches. Avec un " s " la moustache, puisqu’on croirait qu’il en à deux. D’ailleurs il en a deux. Je les observe : c’est assez surprenant. Je pense qu’elles se sont fâchées un jour. Depuis, elles se tournent le dos : l’une regarde à droite, l’autre à gauche…avec une jolie raie entre les deux, juste sous le nez, comme pour démarquer désormais le territoire de chacune. " Il comprend le français le bronzé ! Je t’ai demandé trois choses pourtant simples !! Moteur, clés, papiers ! Toi comprendre ça ?! Oups, j’oubliais. Bon Dieu, ces moustaches me fascinent... Jouons là tranquille et faisons vite. " Veuillez m’excuser monsieur, j’ai eu un moment d’égarement. Voyez vous, j’ai la tête ailleurs en ce moment, et mon fils est… " " Papiers Mouloud !! " " Tout de suite, monsieur, pardonnez moi. Et si je peux me permettre.. " " Nan !! Il peut pas se permettre ! " " C’est juste un détail… " " Ok, tu veux jouer au con avec moi, on va jouer ! Raymond, Fifi, j’ai un individu NA qui fait opposition !! Et toi, tu mets bien les mains en évidence et tu sors calmement du véhicule !! " " Merci monsieur, en cet été caniculaire, je commençais à avoir quelques chaleurs au visage et… " " Putain ! Tu vas la fermer ta grande gueule !! Sors les mains en avant, poignets joints et calmement !! " " Je suis calme monsieur, à ce niveau là, ne vous inquiétez … " " Fifi !! Ray !! Magnez vous le cul bordel, situation critique !! Bouge pas toi !! " " Sans bouger, je ne peux pas… " " La Ferme !! Dehors ! Et les mains bien en évidence !!" " Mais vous m’avez dit de ne pas bouger.. " " Sors de ta caisse connards et surtout Ne bouges PAS !! J’hésiterais pas une seule seconde !! " Fifi : " Ouai René, on est là. Qu’est ce qui passe ? " René : " Je demande ces papiers, il les donne pas ! J’lui demande de sortir, il sort pas ! Et quand j’lui dit de pas bouger, il veut ouvrir sa boite à gants, ou même quitter son véhicule !! " TT : " Bonjour Messieurs, bonne journée aujourd’hui ? Grosse chaleur n’est ce pas ?" René : " Et en plus, il se fout de votre gueule à vous aussi maintenant ! " Ray : " Calmons nous messieurs. Monsieur, mon collègue a tenté de procéder à un contrôle de régularité de vos papiers. Vous auriez refusé de collaborer, si j’en crois les dires de mon équipier. " TT : " René je crois ? Si je ne me trompe pas… " René : " Nan mais j’hallucine, vlà qui s’met à parler de moi par mon nom maintenant !! " TT : " Pardonnez moi monsieur, j’avais cru comprendre qu’il s’agissait de votre prénom. Je ne me serais pas permis autrement. Je vous prie de bien vouloir m’excu.. " René : " J’excuse pas Mouloud, c’est clair !! " TT : " Pardonnez moi, mais ce n’est pas mon nom Mouloud.. René : " Mais j’me fous de qui tu es !! " TT : " Ah bon ? Vous ne voulez plus de mes papiers, car il y est écrit que mon nom n’est pas Mouloud. Tenez Monsieur, je vous donne ça tout de suite, prenez et vérifiez. " Fifi : " Oh Pop Pop !! Doucement Monsieur, on ne bouge pas ! Restons cool. Tout va s’arranger si tout le monde reste calme. Vous allez.. TT : " Oui, monsieur, je vous écoute, je vais.. " Fifi " Vous allez.. " René : " Il va en chier le Mouloud, moi, j’vous le dit les gars !! TT : " Merci René euh..Pardon, merci Monsieur l’agent mais, j’ai déjà donné ce matin. Hier, voyez vous, j’étais invité par un ami, AbdelAziz, à dîner. Sa femme, Hélène, nous a concocté un tagine de poissons, mmmhh. C’était magnifique !! Mais bon, ce matin, j’ai du rester un peu plus que d’habitude aux Waters. " Ray : " C’est quoi Chef les Waters ? " René : " Putain Raymond, tu vas pas t’y mettre toi aussi !! " Fifi : " Mais qu’est ce qu’on s’en fout Ray. On fait notre boulot comme d’hab., et basta !! " TT : " Ce sont les toilettes Monsieur l’agent Raymond. Cela vient de l’anglais : Waters Cleaners, dont les initiales ont donné WC, toilettes en français. " Ray : " Ah d’accord, j’avais pas fait le lien.. Et bien merci pour cet éclaircissement Monsieur Mouloud " TT : " Mais je vous en prie Monsieur Raymond. Par contre moi, c’est pas Mouloud mais M…" René : " Putain ferme là maintenant ou j’te perfore l’épiderme !! C’est compris !! TT : " Oh, mais votre arme est magnifique ! Je peux la voir SVP. J’adore !! " Ray : " Mais c’est comment alors votre nom Mr Mouloud, si c’est pas Mouloud ? " TT : " Je suis Mr Moudoul, enchanté de faire votre connaissance Mr Raymond " Ray : " Ah oui, je comprends que René n’arrête pas de se tromper, Mouloud, Moudoul, la confusion est possible… " TT : " Et l’erreur : humaine. " Pendant ce temps, L’agent René, s’est retiré quelques 20 mètres plus loin, sûrement pour se calmer. Je pense qu’en cette journée, son carma a viré au rouge. Le chef d’équipe Fifi –c’est l’agent Raymond qui m’a dit qu’il était chef, il est vraiment cool ce Raymond- part le rejoindre et me laisse en compagnie de l’agent Raymond, fort bien aimable. Je tenais à le préciser. Ray : " Ne faites pas attention à mon camarade, il est un peu surmené en ce moment et sa femme… " TT : " N’en dites pas plus Mr Raymond. Je comprends. " Ray : " Je vais lui laisser quelque minutes, le temps d’évacuer son trop plein de larmes et de stress. Le chef est parti à ses côtés. Il a l’habitude. Il sait comment lui parler et lui redonner courage. " TT : " Vous savez que je peux me rendre utile.. " Ray : " Non, ne vous embêtez Mr Moudoul, ça ira. On en a pour 5 minutes, puis j’irais récupérer vos papiers chez René. " TT : " Mais je les ai toujours dans ma boîte à gants. " Ray : " Comment cela ! Il n’a pas procédé au contrôle ? " TT : " Eh bien non Mr Raymond. Il ne m’a pas laissé l’occasion de lui donner mes papiers. J’ai insisté mais quand il m’a braqué avec son pistolet, en criant comme vous l’avez entendu, j’ai jugé préférable de ne plus insister. " Ray : " Il vous a menacé de son arme pour que vous ne lui présentiez pas les papiers de votre véhicule ?! Et pourquoi n’êtes vous pas sorti du véhicule comme la procédure telle que issue de la loi Perben II, le stipule dans ces cas ? " TT : " Eh bien, pardonnez moi Mr Raymond, je ne connais la procédure policière que vous suivez. Tout ce que je peux vous dire, c’est que lorsque j’ai voulu tendre la main vers ma boite à gants pour donner à Mr René les papiers de mon véhicule, il a pointé son pistolet glock 9mm vers moi, en me sommant de ne PAS bouger. Puis, au moment de vouloir sortir, et ce, devant vous et Chef Fifi, il a bien hurlé de rester cool, calme et une fois de plus, de ne pas bouger ! Vous savez, ami Raymond, j’aime les armes, notamment les glock 9mm, mais lorsqu’ils sont braqués sur moi, je ne peux que me soumettre. " Ray : " Les glock vous dites, comme celui-ci ? " TT : " Oui !! Exactement ! Oh, je les trouve trop beaux ces pistolets. Bref, j’ai pourtant fait de mon possible pour que l’agent René exerce au mieux son travail. J’ai insisté quand il perdait espoir mais vous avez vu par vous même… " Ray : " Ce con de René en est à sa 2éme faute grave en 1 semaine ! On risque de le perdre s’il continue à.. " TT : " C’est un calibre 6.35 votre glock ? " Ray : " Oui Moudoul. Mais tutoie moi, tu veux. Sinon, j’ai l’impression de vieillir." TT : " Si je peux te rendre service Raymond… " Ray : " Bon, je vais voir ou ils en sont, et en référer au chef.. " TT : " Au Chef Fifi ? " Ray : " Nan nan, au grand chef, au bureau. " TT : " Ah pardon. " Ray : " Nan t’excuses pas Moudoul, attends moi là,, j’en ai pour 2 mn. " TT : " Mais j’aimerais repartir, j’ai quelques courses à terminer… " Ray : " Je te déconseille de partir, ce serait une fuite à leurs yeux. Tu restes là, hein, je peux te faire confiance ? " TT : " Je pourrais partir, vu que j’ai mes papiers et mes clés sur moi, ton collègue ne m’a rien pris. Mais oui, tu peux me faire confiance Ray. Avec un autre, ce serait différent. " Ray : " Et puis c’est l’affaire de quelques secondes va, Moudoul, encore un petit chwiya comme vous dites chez vous.. " TT : " A Montparnasse ? " Ray : " Nan nan, chez toi. " TT : " J’habite Montparnasse, Raymond. " Ray : " Euh.. Ouai ouai Montparnasse, j’avais compris Montélimasse..Euh…Allez à tout de suite Moudoul. " TT : " Euh, Ray ! Dis, tu peux me montrer ton glock, René voulait pas tout à l’heure et comme il allait pas bien, j’ai pas insisté.. " Ray : " Sans problème l’ami. En plus là, tu ne peux pas partir vu que tu devras me le rendre mon glock. Hé ouai, t’es pris au piége Moudoul. Allez, à toute, et fais gaf, même si j’ai mis la sécurité sur le mode automatique. " TT : " T’inquiètes pas Ray, je connais… " Ray : " Au fait, si Moudoul, c’est ton nom, et que Mouloud n’est pas ton prénom, c’est quoi ton prénom alors ? " TT : " C’est pas Mouloud, moi c’est Miloud, c’est vrai que je t’avais pas dis, désolé Ray. " Ray : " Pas de souci Miloud ! C’est marrant ça, tu t’appelles Miloud Moudoul. J’adore.. Allez, à tout de suite " TT : " Je bouge pas Ray, prends ton temps… " Et je fuyais, enfin partais puisqu’ils ne se rendirent compte de rien ; et que je n’eus pas à partir en trombe, mais lentement, sûrement, libre de toute arrestation, de toute contravention. J’ai même réalisé mon fantasme, comme on dit par chez moi : " Le Mythe, c’est de désarmer un Schmidt ! " Merci à Chef Fifi, Agent René, et Agent Raymond. Vocabulaire : NA : Prévenu de faciès Nord Africain. Schmidt : Agent de Police des services de la Bac, de la Rat, qui fait aussi référence aux Hilôtiers et autres bleus… Oh Pop Pop : Onomatopée régulièrement utilisée par les schmidts, sucent nommés, pour évoquer la crainte et certaines remontées acides de stress. Tagine : Plat marocain préparé à feux doux ou en vapeur. Epicé, assez chargé en quantité, ce plat peut être fait à base de divers viande, principalement rouges ou à base de poisson. Riche en agrumes, fruits confis et légumes locaux, il est le plat préféré du TT. Glock 9mm: Arme principalement utilisé par les agents de police..Mais aussi arme préférée des ghettos armés. 6.35 : Calibre retouché des glock, initialement prévu pour une balistique de calibre 45. Historique : René : Petit nom de service de l’agent de police de la bac, Mr René Zellweg, qui office dans les quartiers Nord.. de Lille Sud. Ray : Petit nom de service de l’agent de police de la bac, Mr Raymond Creps, alias Ray Creps, aka Ray la dégaine, Ray la rengaine, qui office également dans les quartiers Nord de Lille Sud. Fifi : Petit nom de service de l’agent de police de la bac, responsable d’équipe, Mr Félicien Dalloz, petit fils de Dortmund Dalloz, auteur des Codes Civil et Pénal Dalloz. Alias Fifi, aka Fifi la buvette, Fifi le cul sec, qui office également dans les PMU et brasseries des quartiers Nord de Lille Sud. Perben II : Loi française, qui stipule???? Pas mal de chose. C’est bien, même génial comme dirait mon camarade et ami de CM2, Thomas, Frolisher de sa tare de nom.

Malgré les Miputes/Misoumises...

Tout d'abord, sachez que le titre ci dessus n'a pas de lien avec ce qui suit. Mais le monde du net est vaste, faut bien racoller large, parait même que c'est à la mode... Ceci ne concerne ni les putes, ni les femmes soumises, mais une partie des femmes françaises, et certaines femmes étrangères, résidant en France. Alors que le débat fait rage sur le port du voile à l’école, le risque de creuser le fossé entre la communauté musulmane de France et le reste de la société s ‘amplifie. Nombre de musulmanes, dites fondamentalistes (car elles ne se réfèrent qu’aux fondements de l’Islam, à savoir le coran et la sunna) refusent d’ôter leur voile pour ne pas enfreindre une obligation divine. En effet, Allah dit dans le coran : « Dis aux croyantes de baisser leur regard, de rester chastes, de ne montrer que l’extérieur de leurs atouts, de rabattre leur voile sur leur poitrine, de ne montrer leurs atouts qu’à leur époux, ou à leur fils, … » (sourate 24, verset 31). L’affaire du voile est emblématique car elle met en exergue les problèmes d’adéquation entre l’Islam et la Laïcité, l’Islam et la République. Est-ce l’Islam qui doit s’adapter à la République ou la République qui doit s’adapter à l’Islam ? La question est mal posée puisqu’elle ne laisse d’autre alternative aux musulmans de France que d’être de mauvais musulmans ou de mauvais citoyens. Je parle au masculin car ce problème doit concerner autant les femmes que les hommes de confession musulmane (bien que, comme vous l'aurez remarqué, le voile est porté par les femmes). La question que doit se poser la communauté musulmane de France est de savoir s’il est possible de pratiquer sa religion tout en respectant toutes les valeurs républicaines. Dans l’exemple précis du foulard, les filles qui décident de le retirer avant d’entrer à l’école et de le remettre à la sortie auront-elle pour autant transgressé un interdit religieux ? De toute évidence, l’éducation musulmane que j’ai reçu me permet de penser que les questions liées à l’Islam n’ont jamais de réponses tranchées. Jamais!! (jamais être tranché, sinon, la plupart des musulmans mourraient martyrs, et les autres iraient en enfer, car ils n'auraient pas osé mourrir en martyr...) Tout dépend donc des circonstances et des particularités de l’événement. Ma réponse, celle d’un jeune de France, qui a étudié ses textes, avant de l'ouvrir ou d’écrire, est la suivante : Si rien n’empêche l’élève musulmane de porter le foulard en classe, alors qu’elle le porte si c’est une décision personnelle et réfléchie. Mais, si on lui refuse le port du foulard, alors qu’elle le retire au nom de deux principes islamiques. Le 1er, sur la base d’un hadith du prophète qui constitue l’un des fondements de la foi islamique, « les actes ne valent que par leur intention ». En d’autres termes, si l’intention de la jeune fille est de porter le voile mais qu’elle ne peut le faire, Dieu ne lui en tiendra pas rigueur dès lors que son intention n’était pas de lui désobéir. Le respect est une valeur importante en islam (d'ailleurs au sein des 3 grandes religions monothéistes, et dans bien d'autres encore, comme l'athéisme, le boudhisme...) Le cas de l’école est particulier puisque l’éducation est l’une des toutes premières valeurs, sinon la première, de l’Islam. En effet, il est bon de rappeler que le tout premier verset et le premier ordre divin révélé à Mohammad (que tout le monde apelle Mahomet, dieu seul sait pourquoi…) est : « Lis ! » A tout musulman, homme ou femme, Mohammad avait imposé la recherche du savoir comme un devoir religieux. « Du berceau à la tombe, mets-toi en quête du savoir, car qui aspire au savoir, adore Dieu. » L’Islam enseigne que le savoir illumine la route de la foi. La connaissance de l’univers et de ses merveilles ne peut que renforcer la vénération pour le Créateur. Le savoir ne se résume pas, et en aucun cas au strict savoir de l'islam, mais s'étend à tous les niveaux du savoir (c'est pourquoi, l'islam a compté et compte encore parmi ses adeptes de nombreux savants, scientifiques, et pas uniquement des théologiens). Mohammad enseigna aussi que « la science traîne bien au dessus de la dévotion aveugle » ( Spéciale Kassdédi pour les ignorants dont la barbe est aussi longue que la bourka de madame, j'ai bien dit ignorants barbus et pas que "barbus"). Et, pour mieux insister sur le caractère nécessaire, indispensable et primordial de l’éducation, « l’encre de l’élève est plus sacrée que le sang du martyre. » (Spéciale pour les assassins des civils citoyens de ce monde). Enfin, et pour donner une réponse claire au problème du foulard à l’école,, il dit « pour l’amour d’Allah, reçois le savoir, même de la bouche d’un infidèle ! » (spécial pour les paranoiaques, qui n'écoutent que les prêches du vendredi et jamais rien d'autres). A partir de ces éléments, il semble difficile pour un musulman d’admettre qu’une musulmane refuse d’aller à l’école pour pouvoir porter son voile. Quitter l’école pour ne pas avoir à retirer son voile est une erreur extrêmement grave qui ne trouve aucune légitimité religieuse. Heureusement à Lille, ce problème ne se pose plus. Il y a le Lycée Averroès, (petite pub’ pour le lycée musulman de Lille Sud). Mais n’ayez crainte, amis autochtones français, il y a aussi des lycées chrétiens et juifs… l'islam n'est pas en train de coloniser l'éducation française) Ce qui en réalité choque beaucoup de musulmans, et moi aussi, c’est l’acharnement de beaucoup de professeurs et le traitement médiatique qui est fait du problème. Rappelons que jusqu’en 1989, le problème n’existait pas et l’on avait toujours accepté que certaines filles portent un foulard. Le principal d’un collège de Creil a voulu à cette époque innover en la matière en refusant l’accès de l’école à trois filles voilées. Dans la foulée, le gouvernement a désavoué l’initiative du principal. Le Conseil d’Etat a, quant à lui, purement et simplement cassé la décision du collège et exigé la réintégration des filles avec leur voile (oh, biensûr, cette information est apparue dans les médias, mais à part le Canard enchaîné, aucun de ces mêmes médias principaux n'a insisté sur ce rejet...) Ce que je ne parviens pas à comprendre aujourd’hui encore, c’est pourquoi diable ce principal s’est tout à coup insurgé contre cette habitude qu’avaient certaines jeunes musulmanes d’aller en classe les cheveux recouverts ? Vous ne savez pas non plus? Bein, faut leur demander... On accuse ces filles d’avoir soudain un soi-disant regain de leur foi. On accuse beaucoup moins le principal et les professeurs qui l’ont suivi d’avoir soudain un soi-disant regain de laïcité. D’autant que l’on ne reproche rien d’autres à ces filles que le foulard sur la tête, car elles ont toujours fait partie des meilleurs élèves et étaient, selon leurs professeurs, des modèles de conduite. Merci à toutes les filles portant le Hijab de bien vouloir revoir leurs textes, non pas pour le retirer mais pour certaines, il serait bon de comprendre l'islam, pas juste de l'appliquer. Et aussi à Mr Bayrou (je rappelle qu'il était pour beaucoup en 1989 dans cette polémique nouvelle sur le voile, la 1ere fois que cela a fait débat, renseignez vous...) ou encore à Mr le Président de la France, qui, en ayant créer le CFCM (pareil, allez chercher la signification de ce sigle, renseignez vous, apprenez, ne vous contentez jamais de ce qu'on vous donne...)avait promis de régler ces problémes de voile, ceux des moutons dans la baignoire...et moultes autres. Enfin c'est ce qu'il a dit. J'attends donc. Arch Stenton.

Accusé... Levez vous!

Lettre à une ex.................sans remord............ ni regret........... Il fallait bien que ça finisse comme ça. La juge me dit "Accusé, levez-vous !". « Sale pute ! » que je pense alors. Mais je me contentais alors de juste répondre que je suis innocent. Mais à quoi bon...puisque c'est la cour qui va statuer. Alors passif je reste et les témoins arrivent. Les gendarmes sont gentils, ils me soutiennent. Ils me disent même "Oui, nous, on te croit que t’es innocent; les vrais coupables ne vont pas en prison, tu penses bien l'ami.". Ils me réconfortent je crois. C'est bien. Sympa les gengens. Mon avocat lui, m'a l'air triste. Peu habitué aux peines perdues surement. Je recherche dés lors une lueur d'espoir dans ses yeux, vu que ça fait longtemps que l’espoir ne se balade plus dans les miens. Mais les siens sont recouverts d'une paire de lunettes parisiennes à la mode ; les miens regardent à présent dans le vide, en direction de mes pieds. C'est mon procès, je suis coupable, jusqu'à preuve du contraire. Le premier témoin est appelé à la barre. Voilà: c'est l'une de mes ex-femmes. Elle parle, puis elle fait des gestes, elle tangue même. Et la rancune tenace, la pouffiasse! Pourtant, celle là... c'est elle qui m'a quitté. «Qu'est-ce que ça peut foutre?» lui dit mon avocat. Il lui dit exactement cela en plus, un vrai barjot ce baveux: "Qu'est-ce que ça peut foutre hein? qu'il ajoute". Elle répond "Qu'est-ce que ça peut LUI foutre vous voulez dire Maître?" Et là, miracle.. mon avocat ne dit plus rien, il s'appuie à la barre, fait un léger pas de demi tour et retourne se rassoire, tout en sortant un mouchoir et essuie une larme. J hallucine... « Ça y est, c’est tout ce que t’as ? Relève toi bâtard, t’es pas commis d’office ! J te paie cher bordel» quant à l autre, aucune pitié, elle continue, et de plus belle: une vipère en fait. "Et la responsabilité ? Vous y avez pensé ? " Bon, ok, je conviens que j'étais irresponsable. Mais quand même. On n'a pas eu d'enfants... Inspiré par cette dernière, je souffle l'idée à mon avocat. Il sourit et paraît retrouver espoir. Il intervient. "Ils n'ont pas eu d'enfants votre majesté". Le président ne comprend déjà pas ce que vient faire ce qualificatif d’ancien régime dans un tribunal républicain. « et merde.. » que je pense alors. Mettant cela sous le signe de la confusion, il obtempère, puis se tourne vers mon ex. C'est elle qui répond : "Mais justement !". Et le public gronde, on l’acquiesce et la croit sur parole. Là, mon avocat du moyen âge se rassoit de nouveau, dépité par les objections de la partie civile. « C’est quoi cet avocat ? Bordel, t’es une pute ou quoi ? » Je me tourne vers l’assemblée, et croise le regard de mes inquisiteurs. Faut voir le défilé quand même. Mon premier banquier. Enfin, le responsable de mon compte. Alors lui, il est content. Il est à côté de mes parents et de ma prof de maths de terminale. Ils me regardent par en-dessous, ils me tiennent. La guillotine. La prison à vie. Quand je pense que mon premier banquier m'avait souri quand j'ai signé pour mon premier prêt étudiant....Il a moins rit quand il recevait les impayés. Ah, celui-là, je ne m'y attendais pas. Qu'est-ce que je pouvais y faire à sa vie sexuelle ? Sa femme m'implorait, porte-jarretelles, jolis dessous, même un fouet certaine soir!?! Une vraie tarée.. et moi, gentleman, je disais "Mais enfin, pense à Claude !". Elle disait : "Il a une petite bite". Ah bon, bein d’accord alors, mais à condition de le convaincre de ne pas me mettre en demeure… Que pouvais-je y faire ? Je ne suis pas chirurgien plastique. Alors j ai soigné sa femme. Ça je pouvais.