Formule 3 en 1: Stenton & Soza & Overeem = TT.

TT : Plus qu’une marque de fabrique, une identité : celle du gang des Tozz, qui a frappé fort durant les années 1980’s. Son parrain est toujours en cavale depuis maintenant 24 ans. Le champ d’activité de cette mafia s’étend du nord de la France au nord du Maroc, en passant par le sud de l’Espagne Andalouse. D’après certains informateurs – mais les dires ne sont que de simples suppositions- le parrain se cacherait en Amérique latine, à Panama, dans le village de Cochabamba. Le reste de sa famille serait en sécurité dans leur grand Riyad de Colombie, enfoui en pleine forêt et sécurisé par les FARC. Reste à confirmer.







mercredi 3 mars 2010

Et toi alors...t en es ou pas?!?!

Deux cents jeunes de Lille-Sud font la chasse aux dealers... Samedi, des jeunes d’une cité populaire, soutenus par la population, s’en sont pris violemment aux trafiquants de drogue qui sévissent en toute impunité dans le quartier depuis plusieurs mois. CERTAINS prétendent que c’est une tentative de viol, dont aurait été victime une jeune fille de la cité, qui a mis le feu aux poudres. D’autres disent, que depuis un moment déjà, parents et enfants avaient décidé de réagir. Toujours est-il que, samedi, les trafiquants de drogue, venus faire leur commerce au milieu du quartier de Lille-Sud, sont repartis en courant, poursuivis par deux cents jeunes déterminés, pour la plupart d’origine immigrée, armés de briques, de cailloux, de planches en bois et de barres de fer. Soutenus et même encouragés par les habitants de ce quartier populaire de la grande ville du Nord, ils ont veillé une partie de la nuit, suspectant la moindre voiture. Hier matin, ils étaient toujours là. Toujours armés. Toujours soutenus. Toujours encouragés. Et surtout, prêts à raconter combien la drogue empoisonne leur vie ; comment, subitement, ils en ont eu assez de ne jamais voir la police intervenir. Chacun parle pour soi, parce que personne ne veut d’un leader. Craignant la « récupération », ils disent qu’il n’y a parmi eux « aucun mouvement, aucun parti ». La majorité n’a pas même seize ans. Près du terrain vague où s’élevaient, il y a peu de temps encore, deux longues barres d’HLM baptisées « Les Biscottes », ils parlent de ces « clandés » qui utilisent Lille-Sud comme un supermarché de l’héroïne. Ils l’affirment : les dealers sont quasiment tous des clandestins. Des gens venus d’Algérie, comme leurs parents, mais aussi de Belgique, d’Italie ou d’ailleurs, dans l’espoir de faire beaucoup d’argent en revendant de la drogue. Cet argent facile qui leur permet de frimer en BMW ou en "Mercos" entre les immeubles délabrés de la cité. "La police ne fait rien: on est obligé de faire son travail. Par contre, le 5 du mois, ces mêmes condés se satisferont de recevoir leurs salaires, mérités n'est ce pas? ou pire, ils nous laissent faire le sale boulot; et comme à l'époque: c'est encore nous en 1ére ligne. Eux s'accapareront la victoire et les remerciements des authorités une fois tout revenu dans l'ordre. Qui sera en prison? Pas les dealers: puisque nous, nous les envoyons à l'hopital pour un moment. Alors qui? Faut bien des statistiques, non? Eh bien ceux d'entre nous qui se feront arrêtés pour "outrage à agent" quand nous leur repprochons de ne pas agir, alors qu'il est de leur devoir de le faire; bordel de merde!! Ou nous, toujours, pour "incitation à l'émeute, en bande organisés, blablabla..." Bande de bras cassés!!" nous confie un jeune de la cité. Il ajoutera même: "Si j'ai l'air de m'y connaitre en droit, détrompez vous, je n'ai fait pas d'études de droit, mais malheureusement, c'est pas la 1ere ni la derniere qu'on essaiera de nous la faire à l'envers". Je resterai en contact avec ce jeune qui préférera garder longtemps l'anonymat. Aujourd'hui, je peux juste vous dire qu'il me fait l'appeler TT et cela suffit pour le contacter. Aux Biscottes, tous savent qui se cachent derrière TT. « Les Biscottes » étaient donc devenues leur territoire, celui des dealers d'heroine, de cocaine; meêm pas de hashich dans ce quartier, du moins on n'en trouvera pas pour un usage de consommation, mais il y en a surement en grosse quantité pour d'autres traficants, qui , quant à eux, sont intouchables. On me confiera que cette drogue ne tue pas comme les autres, et que le shit, ici, on le voit pas, on voit pas dess toxicos venir pour s'en procurer: Les grands font leurs affaire avec morale et respect; personne ne voit, ne subit, ou n'en patit. Un autre jeune me dira, concernant les dealers de drogues dures qui sont aujourd'hui pourchassés: « Chaque jour, ils s’installaient sur le terrain vague et attendaient les clients. » Convaincu qu’ils n’oseront jamais remettre les pieds ici après les incidents de la veille, il parle déjà des dealers au passé : « De toute façon, s’ils reviennent, on remettra çà, ils font pas le poids. D'ailleurs, mieux vaut pour eux de subir et de partir. Si, par malheur, l'un d'entre eux toucher un poil de l'un d'entre nous, c'est pas à l'hopital qu'il va se retrouver, mais dans un fossé,par là, derrière. Avant sa mére, c'est les Experts et la balistique qui le toucheront! Maintenant, c’est comme ça ; on va faire la loi ! » Comme pour prouver que ce ne sont pas là des paroles en l’air, il jette un coup d’oeil sur chaque véhicule qui passe. Au cas où. Un jeune rouquin, connu pour être un toxicomane et aussi un revendeur et un rabatteur, arrive dans une Audi blanche. Il s’approche un peu trop près du groupe, et surtout de l’endroit où habituellement les toxicomanes viennent acheter leurs doses. Immédiatement les pierres fusent, cassant les vitres de la voiture, touchant la tête du conducteur qui s’enfuie de peur d’être lynché. Dans leur colère, les jeunes ne font pas de différence : « Toxicos et dealers, c’est pareil. Si les uns s’en vont, les autres suivront. Comme vous dites, c'est l'offre et la demande: sans l'un, ya pas l'autre!» Un autre me confie: « On en a ras le bol de la dope. Ici, les petits ne peuvent même plus jouer dans les cages d’escaliers, dans l’herbe, partout, il y a des seringues et des tas de trucs dégueulasses. On ne voulait pas leur taper dessus. On voulait juste qu’ils aillent faire leur business ailleurs. On leur a dit. Ils se sont moqués de nous. Maintenant ils savent à quoi s’attendre. » Autour de lui, les autres acquiescent : « La police, elle n’est même pas venue. Elle ne vient jamais d’ailleurs, c’est là le problème. On l’a appelée des dizaines de fois et elle ne s’est jamais déplacée. Les flics nous disent de régler nos affaires tout seuls. » Une attitude qui a poussé les jeunes de Lille-Sud à se sentir investis d’une mission : « Puisque personne ne le fait, c’est à nous de faire le nettoyage en virant la racaille de sarko. C'est les riches de Sarko qui viennent ici taper la C, c'est pas nous les racailles, nous on connait que la fume.» Les autorités paraissent leur donner carte blanche. Leurs parents les encouragent. Leurs voisins les applaudissent. Comme ce couple blond qui dit : « C’est génial ce qu’ils font ! On n’osait plus sortir de peur de se faire agresser par des drogués, maintenant on voit que les jeunes Arabes de la cité sont vraiment bien. » Des jeunes cherchent-ils ainsi à casser l’image de l’immigré assimilé au délinquant ? « On en a marre d’être traités comme des voyous, explique l’un des plus âgés. Peut-être que maintenant les gens comprendront qu’il y a des bons et des mauvais partout. » « On a déjà assez de problèmes, il faut éviter que la drogue s’y ajoute », disent-ils encore. A Bernard Roman, adjoint au maire de la ville, venu discuter avec eux hier, ils ont dit leur malaise. Agressifs. En colère. Ils lui ont fait savoir qu’ils ne se contenteraient pas de « belles promesses » et demandent que les « responsables politiques fassent leur travail ». Et réclament, tour à tour, des terrains de sport, des panneaux de basket, des endroits où se réunir, la réhabilitation des immeubles de la cité qui tombent en ruines. « Mais pas un lifting, de vrais changements », dit Le TT. On veut des trucs qui vous donnerais à vous et à Mme Le Maire envie d'habiter ici. C'est pas ce que disait Mamie Ségo: je veux pour les jeunes ce que j'ai voulu et eu pour mes enfants. Eh bien chiche Mr Roman. N'était-il pas écrit sur vos affiches de campagne: Pour nous, c'est elle. Alors si vous etiez d'accord avec elle, montrez-le. Donnez nous ce que vous donnez à vos enfants" « En commencant par du boulot d'abord, pour manger à sa faim de maniere licite; plus être obligé de racheter moitié prix de la bouffe tombé d'un camion de livraison de Grandes surfaces... », ajoute un autre, bien remonté visiblement contre l'adjoint au maire. A suivre.. CATHY CAPVERT. Journaliste indépendante au CCAS, Lille.

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