mercredi 3 mars 2010
Scolarité bouleversée...
Mes traits de personnalité découlent en grande partie de ces combats contre les inégalités. Mais, surtout, je refuse le fatalisme. Je refuse ce putain d’anesthésiant qu’on injecte en masse pour faire croire qu’on ne peut pas réussir quand on est issu d’un quartier défavorisé, jamais ! ! Ou alors, si , un peu ou beaucoup mais uniquement par le rap ou le foot. Je vais vous montrer qu’on sait mettre des costards cravates, et parler avec un français au moins aussi parfait que les « franco-français de cellule souche sans la moindre intervention in vitro ». (J’ai lutté pour la sortir celle-là et vous aurez bien compris que les cibles de ces attaques ne sont pas les « franco français », mais bien celles et ceux qui ont inventé toutes ces qualificatifs qui nous poussent tous à nous différencier et à vivre en communautés distinctes comme des connards alors que ce n’est pas le but…) L’une des qualités nécessaires pour casser cette spirale défaitiste dans laquelle sont enfermées de nombreuses personnes, notamment les gens de quartiers en difficultés, c’est l’ambition. Putain, c’est chaud d’en avoir quand on te dit que tu habites dans un endroit défavorisé, qu’on t’accordera aucune faveur, que le conseil de discipline a émis un avis défavorable sur ton bulletin … tu te demandes si t’as pas vécu dans une autre vie ou tu aurais fait des dégâts, et que celle-ci… bein tu la passes à payer pour les erreurs d’antan, de l’autre vie.. Personnellement, c’est mon caractère très ambitieux (c’est même souvent une ambition démesurée) qui m’a permis d’entrer là ou je rentre aujourd’hui, ou je suis rentré hier et ou je rentrerai à coup sûr demain, et en plus, avant toi ! Des endroits et des choses auxquels je n’étais pas destiné à la base. Car je ne me satisfais jamais de ce que j’ai ! Je veux toujours plus. Par conséquent, je n’hésite pas à entreprendre tout ce qu’il faut pour me permettre d’avancer. Dieu merci, je ne suis pas drogué, car j’aurais fait un ravage entre le manque et le « tout est permis » pour le combler… Je suis un lutteur, assoiffé, affamé, pressé, entêté, et plus que tout ultra rancunier ; dont les différents tests révéleront le caractère poussé. (Je vous parlerai plus tard de mon expérience thérapeutique.) C’est donc pas toujours évident, mais on y arrive. J’organise de façon stratégique les différentes étapes de mon ascension sociale. J’ai l’esprit très orienté « stratégie ». Je ne suis pas mauvais dans le fond. Rien de malsain à la base. Je n’ai pas non plus l’esprit tordu à la base ; et pourtant il m’est souvent arrivé de le croire. A force de.. on finit par ne plus se reconnaître, tu sais. Ce n’est donc pas voulu si je ne peux faire ce qui me plaît au jour le jour. Mais préparer aujourd’hui comme il est besoin, pour avoir demain ce que je veux. Je ne fais donc que peu de choses voulues aujourd’hui, mais sans çà, je n’ai rien aujourd’hui et je n’aurai rien demain non plus. Ya pas moyen ! Pas toute une vie autour de l’insatisfaction : 25 ans ça suffit ! Alors je fais aujourd’hui ce qu’il faut (même si ça me déplaît) pour que cela me plaise après-demain, un jour, j’ai le temps de toute manière. A la base, la vie m’a mise du côté des damnés. Mais rien de si triste, ça apporte beaucoup et tu peux pas connaître pire… «Ces difficultés entraînent une forte solidarité entre les gens» (mon père). De plus, les bonnes volontés sont nombreuses aux Biscottes, enfin à Lille Sud, les bénévoles aussi, parfois les pigeons également. En somme, du manque naissent de nombreuses valeurs que j’apprécies, genre savoir donner sans recevoir. Pas « donner sans rien attendre en retour », parce que si ya un retour, qu’est ce que tu fais alors, tu reprends ? Pas moi. Moi, c’est donner, et jamais récupérer la même chose, sinon, ça, c’est prêter, pas donner. J’y ai appris aussi à me priver pour que mon voisin puisse avoir.
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