mercredi 3 mars 2010
..."Marlich".. ou MagLight..?
Heureusement, il y a l’étranger. Nous, de Lille, c’était les boites de Belgique, puis Londres et Maastricht. C’est bien mieux que ce que j’ai vu à Lille. Mais quand même pourquoi ? Pourquoi devoir se taper tous ces détours pour obtenir des choses auxquelles tout le monde est censé avoir droit ? Sans doute parce que les clients français ne veulent pas de nous, mais aussi parce que certains jeunes beurs passés avant nous ont laissé une mauvaise image, probablement. Alors, on ne me fait pas confiance, moi qui ne demandais qu’à m’amuser et me distraire. Quelle humiliation ! Après s’être vu refuser l’accès trois ou quatre fois dans la même soirée, on se sent humilié, rejeté, exclu ! On se sent un sous homme ! Et pourtant, qu’avons-nous de moins que ces blondinets qui entrent devant nous ? Ce qui est sûr, c’est que nous sommes aussi bien habillés, aussi bien éduqués, aussi bien accompagnés, … mais aussi un peu plus bronzés et un peu plus frisés ! Le pire, c’est quand l’obésité de ta poche ne suffit pas ! Combien de vigiles sont corrompus. Combien de billets de 50€ avons nous glisser mes potes et moi pour entrer… On les compte plus. Mais parfois, il y a des vrais hyènes : pas moyen, quelque soit les moyens. Après de tels refus, il est très difficile de garder son optimisme et son sang-froid. Un sentiment profond d’injustice s’empare de vous. Ce sentiment se transforme en haine pour moi, lorsque c’est un « beur » qui vous refuse l’accès. car tout est fait exprès. L’arabe et le Noir effraient, alors on les met à l’entrée. Bein quoi, ils sont plus nombreux dans ce milieu, non ? Et c’est pas qu’ils sont plus à vouloir faire ce métier, c’est juste qu’on les préfère. En plus de faire peur, ils peuvent te répondre mal, ça ne sera jamais pris pour du racisme : il est comme toi. Alors qu’il y en a beaucoup des « blancs » sans emploi, costaud et qui aimerait être vigile en boite. Sauf que, il fait moins peur que le Noir ou l’arabe, et s’il répond autoritairement à un mec d’origine (nord-) africaine, il peut répondre plus tard pour « propos à caractère raciste » Jamais je ne pourrais exercer ce métier, quand bien même mes parents, mes frères, mes sœurs et mes enfants meurent de faim ! Jamais je ne vendrai mon honneur et rabaisserai mon semblable pour satisfaire aux ordres racistes d’un patron de discothèque, ou d’une clientèle raciste, qui viderait les lieux si le gérant décidait de laisser entrer tous les français, sans exception, ayant la tenue correcte exigée…! Après les refus, c’est la déception. La désillusion totale. La chemise achetée dans l’après-midi n’aura pas servi ce soir là. Retour à la case départ, le quartier. Nous terminons la soirée dans la voiture à discuter. Au risque de finir avec une balle dans la tête comme cela est malheureusement déjà arrivé. (Que la paix soit sur leurs âmes, à tous.) Qu’offre-t-on à ces jeunes ? A quoi avons nous le droit ? Comment parvenir à se calmer après de flagrantes injustices ? Comment redonner de l’espoir ? La réalité est qu’il fallait ne pas nous laisser entrer pour permettre aux clients réellement habitués, des gosses de riche (qui, en plus, sont plus avares que nous), de s’amuser. Il fallait nous tenir à l’écart pour ne pas les déranger. Le sentiment d’humiliation provoqué nous poussait à la révolte. Cette révolte se transformait en haine lorsque c’était un maghrébin ou un black, un des nôtres, et c’était souvent le cas, qui nous en empêchait l’entrée. Nous étions révoltés, comme dirait feu mon thérapeute. La délinquance était alors un moyen de montrer que l’on existait. Un moyen d’attirer l’attention sur nous. Je pense même que c’était un appel au secours, un appel à l’aide… Quelle aide ? Tu parles.. Aides toi, le ciel t’aideras, qu’on dit bien souvent. Si vous ne nous aidez pas, il ne faut pas ensuite s’énerver si la situation se dégrade. Ces soirs là, les videurs auraient mieux fait de nous laisser entrer. Au moins, on étaient enfermés pendant 4 à 5 heures, sans faire chier personne. Mais, en nous laissant 4 à 5 heures dans la rue, tu comptes tes dégâts le lendemain, et tu pleures toutes les larmes que tu voulais me faire pleurer la veille. Mais nous, on pleures pas, jamais. Et c’est peut être ça le problème. Souvent énervés, mais les bras ne sont et ne seront jamais baissés. Bande d’Enculés ! ! Tendrement, Le TT.
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