mercredi 3 mars 2010
Le « jeune » est-il un enfant dangereux ou en danger..?
Force est d’abord de constater qu’il est nouveau aujourd’hui de parler d’enfant dangereux, alors que nous avions l’habitude d’associer au mot enfant plutôt des termes du type : irresponsable, sous tutelle, sous la responsabilité de… So what’s happen, then ? De ces enfants dits « dangereux », la société doit-elle se protéger ou les protéger en leur fournissant l’éducation qui leur est due ? L’ordonnance de 1945 privilégiait l’éducation ; la loi Perben tranche pour la sanction et un enfermement renforcé. Comment ne pas être frappé par l’augmentation, le rajeunissement et l’aggravation de cette délinquance ? Comment ne pas voir qu’il y a un défi fondamental pour l’action publique ? Pour y faire face, plusieurs mesures d’ores et déjà appliquées : augmentation du nombre de places depuis la loi Perben, possibilité de prendre des sanctions éducatives depuis l’âge de 10ans, placement en détention provisoire ouvert à toutes et tous dès 13 ans,…(venez nombreux tester nos nouveaux services). Autrement dit, dès 10 ans, certains sont potentiellement repérés par leurs faits divers et autres exactions ; et craignent un enferment des 13 ans (et plus à partir de 16ans, comme cela l’avait toujours été..). On nous parle d’impunité, mais de quelle impunité parle-t-on ? Alors que 87% des affaires de mineurs sont poursuivies, contre 28% concernant les majeurs. Quelle est la priorité donné à la prévention? Il y a aujourd’hui 94,7 policiers pour 1 éducateur… Qu’est ce que j’en pense ? Les centres enfermés ( accès possible des vos 10 premières bougies) ne règlent rien au problème de la délinquance et de la violence, bien au contraire, ils en créent. Ils sont inefficaces, déstructurants et destructeurs. « Mieux vaut encore la prison, disait Thierry Baranger, juge des enfants, car les procédures y sont plus claires et plus protectrices des libertés individuelles que ce qui pourrait être mis en place dans ces centres. » J’ajouterai à cela qu’en 28 pages du projet de loi, le mot prévention n’apparaît qu’à deux reprises. Certes, personne ne conteste l’augmentation globale de la délinquance des mineurs de 79%de puis 10 ans maintenant avec un pic de performance lors de ma propre adolescence, de 1994 à 1997. La loi Perben ne se contente pas de durcir des méthodes déjà existantes, elle modifie profondément notre regard sur les jeunes délinquants. Car enfin, quoi ? Avant, les actes de délinquance étaient considérés comme la manifestation d’une souffrance. Aujourd’hui, ils sont pressentis comme une menace pour la société qui appelle une réponse sous forme de sanction. On s’intéresse moins aux raisons de l’acte et plus au coût de cet acte dont on ne veut pas comprendre l’origine. Les délinquants mineurs étaient considérés comme des adultes en devenir, des personnalités en train de se construire. Dorénavant, ils sont perçus comme formant un seul et même bloc, une masse incontrôlable et dangereuse qui, parce qu’elle a peu de chance d’être amendée, doit être isolée. En somme, la philosophie même de l’ordonnance de 1945 est renversée… A suivre...
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