mercredi 3 mars 2010
Quel beau match !!
Cet argument est le mien mais, à la manière de ces mêmes sportifs, " je dois dire que " - car toutes leurs phrases commencent ainsi- je le tiens en grande partie de mon professeur de français, en classe préparatoires HEC. Celui-ci est prof agrégé, son fils a fait HEC paris, sa fille une grande ESC,… et lui est fils de prolétaire, fils d’un ancien cheminot. Autrement dit, le genre de parcours que j’admire, respecte et glorifie. Son petit fils était atteint d’un cancer à la naissance, il fallait l’opérer à l’age de 6 semaines. Pauvre enfant. Le chirurgien avait la responsabilité immense d’ouvrir ce si petit corps, d’en retirer les anomalies, de les remplacer par des greffes de nourrissons (morts en fausse couche) et de refermer le tout. Le salaire de ce chirurgien était alors de 30 000 balles, 4500 euros. Un peu moins de 5 SMIC : pas mal, me disais-je. Quand je vois que mon père devait faire avec un SMIC pour 6 personnes en France et quelques 30 personnes au pays.. Mais ce qui choquait mon prof, c’était la haute responsabilité de ce chirurgien, et ce maigre salaire qu’il comparait au salaire du PDG de L’Oréal : Quelle responsabilité a ce dernier PDG ? Rendre plus lisses les cheveux, plus bons, plus beaux, qu’ils soient plus rayonnants… Tout ça pour une fiche de paie à au moins 3 zéros de plus derrière les 4500 euros mensuels de celui qui avait sauvé son petit fils de 6 semaines. Aujourd’hui il y a trop de gens qui gagnent de l’argent sale ! Et comprenons nous bien : par argent sale je n’entends pas uniquement venus de drogues, vols, etc.. Je parle de personnes qui ne méritent pas de tels salaires. Des gars qui gagnent des millions, des milliards, alors que leur boulot ne vaut pas plus que les 960€ bien pesés du SMIC. Et en parallèle, trop de gens qui exercent des tâches vitales et rendent par leur travail des services inestimables, et le font, quant à eux pour 960€, là, à peine pesés, quand ce n’est pas bénévolement. Jamais je n’oublierais l’histoire de ce prof et du gamin de sa fille, qui a d’ailleurs été sauvé et coule des jours heureux aujourd’hui, j’ose espérer pour lui. Dans ma classe, nous étions 3 à comprendre mon prof (" mesquine, le pauvre… ") Alors que les 31 autres balbutiaient des " c’est pas pareil, pas comparables, blablabla… " Ils étaient riches, eux, mais de leurs parents. Hasard ou pas, les 3 étions " Renoi, Gaulois, Rebeu ". Oui, c’est la formule " black blanc beur " revue à ma sauce. Mais nous avions un point commun, déterminant, nous venions du même genre de cité. Ma pote renoi, Namssou, venait d’une banlieue guinéo comorienne de Dunkerque. Mon pote gaulois, Thibault, arrivait d’un barrio de Lens, dans le 62 ; et moi de Lille Sud. Enfants de smicard, de Zep, de Zup, appelez ça comme vous voudrez, nous devions affronter les mêmes difficultés d’intégration : barrière culturelle, financière, parfois cultuelle, mauvaise image qui vous colle à la peau, bref c’est tous les jours mémé qui saute dans un champ d’orties… Evénement bizarre sur le coup, c’est d’abord le gaulois qui craquera, en fin de parcours, et abandonnera ses chances de grimper un peu plus sur cette putain d’échelle sociale ! Une échelle ou beaucoup trop de marches sont pétées, abîmées, voire inexistantes. Nous ne sommes plus que deux. Là, il nous faudra être solidaires comme des siamois si on ne veut pas craquer à notre tour. " Mais t’inquiètes cousine, on y arrivera, et avec plus de mérites. La plus belle médaille nous attend à la fin : la reconnaisse de nos familles, de notre favela… " Et Boum ! El’hamdoulillah, aujourd’hui je suis classe, en costard cravate boutonnière dans mon taf ( vous en serez pas plus pour le moment) et elle, deviner : Chef de projet en communication dans une grande boite de marketing à Paris. Putain que c’est BON quand la roue tourne !!
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